Wall Street a terminé dans le rouge jeudi, alors que la performance de Twitter pour sa première cotation a caché une forêt de dégringolades dues aux craintes d'un retrait des aides de la Fed. La Bourse de Toronto a elle aussi clôturé en baisse, les opérateurs ayant navigué à travers une forte marée de résultats trimestriels d'entreprises.

-----------------

Les marchés à la clôture:

TSX 13 294,20 / -86,21 (-0,64%)

Dow Jones 15 593,98 / -152,90 (-0,97%)

S&P 500 1 747,15 / -23,34 (-1,32%)

NASDAQ 3 857,33 / -74,62 (-1,90%)

------------------

«Cette journée donne un sentiment similaire à ce qui s'était passé en 2007, quand le fonds Blackstone était entré en Bourse au moment où tout le monde s'emballait pour le secteur du capital-investissement, et quelques mois après le marché s'effondrait», observe Mace Blicksilver, directeur de Marblehead Asset Management.

Selon l'expert, de nombreux investisseurs commencent à anticiper un retournement de la situation après une année exceptionnelle pour les marchés. Le Dow Jones avait encore atteint un record historique la veille.

«Évidemment, personne ne peut vendre Twitter au jour de son introduction sur le marché, mais les investisseurs peuvent prendre des positions qui misent sur une baisse des cours pour toutes les autres valeurs», souligne-t-il. De telles positions, dites ventes à terme, entraînent elles-mêmes une baisse des cours.

Des titres en vogue ont ainsi lâché du terrain jeudi, notamment le concurrent de Twitter, Facebook. Toutefois, comme l'indique la glissade de l'indice élargi S&P 500, ce recul a frappé la plupart des secteurs.

Les indices sont partis dans le rouge après qu'«un chiffre plus fort que prévu du PIB (américain) a relancé les craintes d'une réduction des aides de la banque centrale» (Fed), selon Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services.

L'économie des États-Unis a été tirée par la consommation et les investissements privés au troisième trimestre: le produit intérieur brut a crû de 2,8% de juillet à septembre en rythme annualisé, marquant une amélioration par rapport au deuxième trimestre.

Autre chiffre supérieur aux attentes, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ont reculé pour la quatrième semaine de suite aux États-Unis, à 336 000 pendant la semaine close le 2 novembre, en baisse de 2,6% sur une semaine.

À cet égard, le marché surveillera vendredi le rapport mensuel sur l'emploi américain.

Twitter s'envole

Le titre de Twitter a pris 72,69% à 44,90 dollars sur le New York Stock Exchange (NYSE), le réseau social ayant préféré cette plate-forme à celle du Nasdaq, dont l'indice était le plus à la peine jeudi.

Les parts d'autres valeurs internet en revanche ont dégringolé: celle de Facebook a glissé de 3,18% à 47,56 dollars, Amazon de 3,54% à 343,56 dollars ou encore LinkedIn de 4,22% à 211,47 dollars.

Le titre de Netflix a perdu 2,61% à 326,86 dollars, alors que le site américain de vidéo à la demande a annoncé un accord de grande ampleur avec Marvel, une filiale du groupe Disney, pour la création de plusieurs séries.

Le titre de Walt Disney a lui reculé de 2,68% à 67,15 dollars. Le studio publiait ses résultats trimestriels après la clôture.

La banque d'affaires américaine Goldman Sachs, qui a indiqué jeudi dans un document boursier qu'elle était visée par une enquête internationale des autorités sur de possibles manipulations de taux de changes, a elle aussi vu son titre nettement baisser (-2,37% à 159,64 dollars).

Le titre du fabricant de puces électroniques Qualcomm a cédé 3,80% à 67,09 dollars alors que le groupe, qui vend ses produits aux fabricants de téléphones portables, a publié des résultats en-dessous des attentes de Wall Street.

Rare percée ce jour, la chaîne de magasins JCPenney a grimpé de 5,58% à 8,13 dollars alors que la société a affiché des ventes en hausse en octobre.

Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé à 2,613% contre 2,640% mercredi soir, et celui à 30 ans à 3,726% contre 3,769% la veille.

Le dollar canadien a quant à lui reculé de 0,4 cent US à 95,59 cents US.

- Avec Malcolm Morrison, La Presse Canadienne