Le marché boursier canadien suit enfin l'essor des grandes places boursières qui vont de record en record. Même que d'importants seuils techniques ont été franchis, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour la Bourse de Toronto qui demeure encore loin de son sommet de 2011.

L'indice général S&P/TSX a connu cinq séances haussières consécutives, pour un gain total de près de 2,3%, sa plus forte avancée depuis juillet et sa meilleure séquence depuis mai. Cela porte à 5,7% les gains totaux depuis le début de l'année, une performance honorable, mais insatisfaisante comparativement au gain quatre fois plus important affiché par l'indice S&P 500 de la Bourse américaine.

Le rythme affiché la semaine dernière s'est maintenu hier avec un gain de 50 points, soit 0,4%, alors que le marché new-yorkais reculait légèrement. À 13 186, l'indice composite du marché canadien est à son plus haut niveau en plus de deux ans.

Le secteur des ressources a fait le gros de l'ouvrage, hier, à la faveur d'indications d'un regain économique en Chine et d'un intérêt retrouvé pour l'or tandis que la Réserve fédérale américaine (Fed) fait toujours tourner la planche à billets. Les titres vedettes du secteur de la finance ont continué de participer à l'effort. L'impact du domaine de l'énergie, particulièrement fort la semaine dernière, s'est cependant moins fait sentir. Les titres de télécoms et les industrielles étaient aussi en forte demande.

Percée technique

L'analyste technique Dennis Mark, de la Financière Banque Nationale, note que l'indice général S&P/TSX et le plus circonscrit S&P/TSX 60 ont finalement franchi d'importants seuils de résistance technique, à 12 900 et 740 points respectivement. Selon le chartiste, cela pourrait amener ces indices à se mesurer à leur sommet historique de 2011, soit à 14 300 et 820 points, respectivement. Cela représente un potentiel de gain de 10% par rapport aux niveaux actuels.

On peut compter pour cela sur les grandes sociétés financières qui ont toujours le vent dans les voiles. Aux États-Unis, les titres de 41 banques et 35 institutions financières sont à leur sommet des 52 dernières semaines, ce qui, selon Dennis Mark, souligne l'intérêt des investisseurs pour ce secteur. Les titres de la Scotia, la CIBC, la Financière Manuvie et la Sun Life ont des courbes particulièrement aguichantes aux yeux de l'analyste de la Nationale.

Les 33 sommets constatés dans le secteur américain de l'énergie, du jamais vu depuis 2011, seraient aussi un bon indice de ce qui attend les Suncor et Talisman à Toronto, même si le prix du pétrole de qualité West Texas Intermediate se débat avec la marque des 100$US le baril, croit Dennis Mark. Les secteurs des ressources lui paraissent cependant nettement moins porteurs, alors que les prix des métaux et minéraux se stabilisent. Le marché pour l'or est lui-même considéré comme baissier avec une perte de valeur de 21% depuis le début de l'année.

Pat Chiefalo, spécialiste des fonds négociés en Bourse (FNB) à la Financière Banque Nationale, recommande aux investisseurs voulant miser sur l'essor des grandes valeurs de la Bourse de Toronto les fonds HXT de la firme Horizons et XIU du manufacturier iShares, qui copient l'indice sélectif S&P/TSX 60. Les frais de gestion du premier ne sont que de 0,05%. Les familles iShares et BMO ont aussi chacune un fonds émérite couvrant un plus large pan de la Bourse canadienne, soit les fonds respectifs XIC et ZCN calquant l'indice général S&P/TSX avec ses 239 plus gros titres. Pat Chiefalo cite aussi le fonds VCN de la firme Vanguard qui reproduit l'indice FTSE Canada avec ses 248 composantes de toutes tailles. Les frais de gestion de 0,12% pour ce FNB sont les plus bas des trois.