La Finma, l'autorité suisse de surveillance des marchés financiers, a annoncé vendredi qu'elle menait une enquête sur des établissements financiers suisses concernant de possibles manipulations des cours des devises étrangères.

«Dans ce contexte, elle coordonne ses efforts avec des autorités étrangères, car plusieurs banques sont potentiellement impliquées à un niveau international», a indiqué la Finma dans un bref communiqué.

Le gendarme de Bourse suisse ne donne aucune indication sur les établissements visés, ni sur les investigations en cours.

Contactée par l'AFP, la Finma n'a pas souhaité communiquer davantage de détails.

UBS, numéro un du secteur bancaire en Suisse, qui figure également parmi les premiers opérateurs mondiaux dans le négoce des devises étrangères, n'a pas souhaité souhaiter apporter de commentaires.

Selon le blogue financier Inside Paradeplatz, la banque aurait toutefois licencié récemment deux directeurs dans ses activités de devises à Zurich et à New York. UBS a refusé de commenter l'information.

Contacté par l'AFP, Credit Suisse n'a pas non plus souhaité réagir à l'annonce de la Finma.

D'après le classement du magazine financier Euromoney, les deux banques suisses font partie des dix premiers acteurs mondiaux dans le négoce des devises étrangères. Dans son palmarès pour 2013, UBS se rangeait au 4e rang mondial avec une part de marché de 10,1 % tandis que Credit Suisse occupait la 8e place avec une part de marché de 3,7 %.

Mi-juin, les autorités britanniques avaient lancé une enquête préliminaire pour les mêmes motifs, sans non plus dévoiler l'identité des établissements concernés.

Se référant à des sources proches du dossier, le Financial Times avait alors affirmé que l'enquête avait été lancée après que l'Autorité de conduite financière (FCA) eut reçu des plaintes suggérant que des banques auraient réalisé des opérations en amont des ordres de leurs clients et tenté de manipuler les taux de référence.

Le secteur de la finance a été déjà été secoué par un autre scandale, celui des manipulations du Libor, le taux interbancaire qui définit les conditions dans lesquelles les banques se prêtent de l'argent entre elles, mais qui sert également de référence à de nombreux produits financiers.

UBS s'est vu infliger une amende totale de 1,4 milliard de francs suisses (1,13 milliard d'euros) par les autorités américaines, britanniques et suisses.