Wall Street s'est repliée vendredi après ses récents records, voyant d'un mauvais oeil les négociations houleuses sur le budget américain au Congrès, qui font craindre une fermeture des services publics.

«Il y a plusieurs choses que les marchés n'aiment pas en ce moment: les discussions à Washington sur la possibilité de fermer le gouvernement et la confusion entretenue par la Réserve fédérale (Fed) sur le fait de savoir si elle va réduire ses aides en octobre, ou alors bien plus tard, en 2014, voire 2015», souligne Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. «Tout cela est très confus pour les investisseurs», ajoute-t-il.

Après les récents records, le retour des querelles politiques à Washington au sujet du budget a poussé un bon nombre d'intervenants à «prendre leurs bénéfices», notent les analystes de Briefing.com.

«Les actions se sont éloignées de leur niveau à l'ouverture à mesure que Washington faisait la Une, rappelant aux investisseurs que la bataille sur le budget va être difficile», remarque Briefing.com.

Le Trésor américain a prévenu que le pays risquait de se retrouver en défaut de paiement si le Congrès ne relevait pas le plafond de la dette, actuellement à 16 700 milliards de dollars.

Si aucun budget n'est approuvé d'ici au 30 septembre, le gouvernement fédéral devra fermer ses services non essentiels et des centaines de milliers de fonctionnaires seront mis au chômage.

Les républicains, majoritaires à la Chambre, ont adopté vendredi une loi budgétaire temporaire qui contient une clause supprimant les financements nécessaires à la mise en place d'un pan essentiel de la réforme de l'assurance-maladie initiée par le président Barack Obama. Ce texte n'a aucune chance de passer au Sénat, contrôlé par les alliés du président, mais a envoyé un signe aux marchés de la querelle qui s'annonce.

Par ailleurs, sur le plan de la politique monétaire, l'effet de surprise de l'annonce par la Fed cette semaine de maintenir ses rachats d'actifs à 85 milliards de dollars par mois est retombé.

«Les marchés réalisent que rien n'a vraiment changé, que la diminution des aides n'est pas écartée, mais juste repoussée», a souligné Michael James, de Wedbush Securities.

Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 2,732% contre 2,748% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,760% contre 3,805% la veille.

La tendance était à la baisse sur les places boursières de Londres, Paris et Francfort.