Wall Street a vacillé cette semaine, mais ne s'avoue pas vaincue et espère pouvoir compter sur de bons indicateurs américains pour reprendre sa course aux records, tout en gardant à l'esprit l'éventualité d'un durcissement de la politique monétaire américaine.

Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice vedette réunissant 30 valeurs de la Bourse de New York, a reculé de 1,49% pour finir à 15 425,51 points.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a lâché 0,8% à 3660,11 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a perdu quant à lui 1,07% à 1691,42 points.

«La semaine a été un peu difficile» certes. Mais ce «n'est certainement pas le début d'une chute des indices», estime Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.

Nombre de courtiers ont déserté les salles de marché et «les volumes d'échanges sont très faibles, ce qui a tendance à exagérer les mouvements», note-t-il.

Beaucoup d'investisseurs ont par ailleurs «le sentiment qu'on est revenu à des niveaux de valorisation sur le marché semblables à ceux qu'on avait avant la crise», remarque Gregori Volokhine de Meeschaert New York. «On cherche une excuse pour engranger des profits sur des indices qui, rappelons-le, sont en hausse de près de 20% depuis le début de l'année alors que l'économie n'a pas du tout crû au même rythme».

Quel président à la Fed?

L'ombre d'un ralentissement de l'aide à l'économie apportée par la banque centrale américaine (Fed) continue aussi de planer sur les marchés.

Plusieurs dirigeants de l'institution ont soufflé le chaud et le froid à ce sujet cette semaine.

Mais «si le marché de l'emploi continue à s'améliorer, cela va très probablement devenir une réalité dès septembre, ou en tout cas à l'automne», estime Kenneth Landgraf de Kenjol Capital Management.

Cette perspective, même si elle a déjà «été en partie intégrée par le marché», continue de rendre fébrile les investisseurs. Nombre d'entre eux s'interrogent sur la capacité de l'économie américaine, encore en phase de redressement, à continuer à croître sans cette béquille.

Autre source de nervosité concernant la Fed: le choix du successeur du président Ben Bernanke. Deux candidats tiennent actuellement la corde: Janet Yellen, l'actuelle vice-présidente, et Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor.

Mais le président américain Barack Obama a répété vendredi qu'il ne ferait part de sa décision qu'à l'automne. Or «le marché n'aime pas l'incertitude», rappelle M. Volokhine.

La semaine prochaine, les courtiers pourront toutefois tourner leur attention vers des informations plus tangibles.

Alors que la saison des résultats touche à sa fin, le groupe informatique Cisco publiera ses chiffres mercredi et le géant de la distribution Wal-Mart jeudi.

Les courtiers auront aussi plusieurs indicateurs à se mettre sous la dent.

Dans le secteur particulièrement surveillé de l'immobilier seront publiés vendredi les chiffres sur les mises en chantiers et les permis de construire.

Les ventes au détail mardi seront aussi l'occasion de vérifier la solidité de la consommation américaine et l'indicateur sur la production industrielle jeudi de confirmer ou non la vigueur de la reprise.

Tous ces chiffres «donneront une certaine visibilité et fourniront au marché des raisons fondamentales d'acheter ou de vendre», souligne M. Volokhine.