Le groupe américano-canadien d'informations financières et professionnelles Thomson Reuters (T.TRI) a vu son bénéfice net trimestriel chuter de 73% suite à des effets exceptionnels et sur fond de réductions de coûts au sein des banques.

Selon des résultats publiés mardi, le bénéfice net a atteint 248 millions de dollars au deuxième trimestre, contre 902 millions de dollars un an auparavant.

L'essentiel de la baisse s'explique toutefois par la différence entre les 142 millions de dollars de recettes enregistrées ce trimestre pour la cession d'activités dans la santé, et la somme bien plus élevée de 789 millions encaissée un an auparavant pour la vente d'activités de services aux entreprises.

Le bénéfice par action ajusté, qui exclut les effets exceptionnels et sert de référence pour le marché, a atteint 48 cents, soit 3 cents de plus que la prévision moyenne des analystes.

Le chiffre d'affaires a pour sa part baissé de 3% à 3,16 milliards de dollars. Le consensus était de 3,15 milliards. Outre la réduction de périmètre liée aux cessions, «les vents contraires affectant les plus grandes banques mondiales, particulièrement en Europe, ont continué à freiner nos progrès», a commenté le directeur général James Smith lors de la traditionnelle conférence explicative avec des analystes.

Les médias et notamment l'agence Reuters ne représentent qu'une fraction des revenus du groupe: Reuters News a enregistré au deuxième trimestre un chiffre d'affaires de 82 millions de dollars, en baisse de 1% sur un an (mais en hausse de 2% hors effets de change).

La plus grosse source de revenus reste la division financière, qui chapeaute les services financiers du groupe et notamment ses écrans boursiers en concurrence avec ceux de Bloomberg dans les banques et les salles de marché. Son chiffre d'affaires a encore baissé de 2% sur le trimestre, à 1,66 milliard de dollars.

M. Smith s'est malgré tout dit convaincu d'avoir fait «de profond progrès» dans le redressement de cette division, où il avait annoncé mi-février 2500 suppressions de postes.

«Beaucoup reste à faire, et le rythme du redressement restera influencé par l'environnement extérieur, mais j'ai confiance dans le fait que l'activité a passé un tournant», a-t-il assuré.

Le chiffre d'affaires a progressé en revanche au deuxième trimestre dans les divisions juridique (+4% malgré un marché américain «difficile», selon le directeur financier Stephane Bello), de fiscalité et comptabilité (+5%), de science et propriété intellectuelle (+8%, en partie toutefois grâce à l'acquisition de la société de protection des marques en ligne MarkMonitor).

Le groupe a confirmé sa prévision d'une croissance du chiffre d'affaires sur l'année «d'un bas pourcentage à un chiffre», pour une marge Ebitda entre 26% et 27%.

«Nous restons confiants dans la trajectoire de notre activité et notre capacité à croître de manière rentable», a commenté M. Smith.

L'action Thomson Reuters perdait malgré tout 2,68% à 34,50 dollars vers 10 h 45.