De bons résultats de la part de certaines banques, jumelés à la volonté de Ben Bernanke de continuer à veiller sur l'économie, devraient-ils inciter les investisseurs à acheter des actions chaque fois que les marchés faibliront?

On croyait qu'un ralentissement du secteur hypothécaire et un environnement plus difficile sur les marchés financiers affecteraient la profitabilité des grandes banques américaines au cours du trimestre. Mais tout indique qu'il n'en fut rien.

Au contraire, JPMorgan Chase et Wells Fargo, les deux premières parmi les grandes banques à divulguer leurs résultats du deuxième trimestre, ont réalisé des profits au-delà des attentes.

Chez Wells Fargo, le chiffre d'affaires a progressé légèrement, alors que les analystes prévoyaient plutôt une baisse. Quant au bénéfice net, il s'est accru de 20%. Les raisons? D'abord, la qualité de crédit s'est améliorée grandement, ce qui fait que les provisions pour pertes sur prêts ont diminué substantiellement. Elles ont totalisé 652 millions de dollars contre 1,2 milliard au trimestre précédent.

Mais aussi, les prêts hypothécaires consentis ont continué d'augmenter, ainsi que les demandes pour de nouveaux prêts. Comme Wells Fargo est le plus important prêteur hypothécaire parmi les banques américaines avec des parts de marché de 22%, ces résultats indiquent que la reprise immobilière aux États-Unis est bien installée.

Quant à JPMorgan, elle a montré une fois de plus sa résilience dans un contexte où la demande de prêts est plus faible et la réglementation, plus sévère. Elle a réalisé un bénéfice de 6,5 milliards, ou 1,60$ par action, comparativement à 1,21$ l'année dernière.

La demande de prêts hypothécaires a été moins forte chez elle que chez sa concurrente, mais comme elle, elle a pu diminuer ses provisions pour pertes sur prêts, soit un profit de 0,15$ par action.

Acheter sur faiblesse

Jeudi dernier, l'indice S&P 500 touchait un nouveau sommet historique. Pas étonnant, car les premiers résultats semblent confirmer que la reprise de l'économie américaine prend racine, explique Claude Boulos, associé et gestionnaire de portefeuilles chez Selexia. « L'économie se place, et les banques en profitent », dit-il.

Mais aussi, le président de la Réserve fédérale (Fed), Ben Bernanke, a levé l'incertitude qui planait sur les opérations à venir de la banque centrale. Il a assuré que les accommodations monétaires qui soutiennent les marchés boursiers depuis maintenant quatre ans vont se poursuivre pour encore un bon moment. Malgré le fait que la Fed pourrait commencer en septembre à diminuer le rythme de ses achats mensuels d'obligations, elle maintiendra les taux d'intérêt à leur plancher au moins jusqu'au début de l'année 2015.

Acheter sur chaque repli pourrait bien être la stratégie privilégiée par les gestionnaires au cours des prochains trimestres, croit Claude Boulos.

Ceux-ci voudront faire encore plus de place aux actions dans leurs portefeuilles. Et comme ils se sont surtout concentrés sur les titres moins volatils, ou plus défensifs, depuis quelques années, ils pourraient maintenant s'intéresser aux titres plus cycliques.

Ça laisse donc beaucoup de place pour une appréciation des marchés boursiers, croit Claude Boulos. « S'il ne se produit pas d'accident sur le plan économique, on pourrait connaître un bon marché à moyen terme », dit-il.

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À SURVEILLER CETTE SEMAINE

Aujourd'hui: Nous assisterons à la réaction des marchés financiers à la divulgation du PIB réel de la Chine, faite tard hier soir. Le consensus des analystes table sur une croissance de 7,5% comparativement à 7,7% à la même période l'année dernière. De plus, Citigroup annoncera ses résultats. Les analystes s'attendent à une augmentation des bénéfices de 17%.

Demain: Plusieurs poids lourds de l'économie américaine feront connaître leurs résultats, dont Coca-Cola et Johnson & Johnson, ainsi que les financières Goldman Sachs et Charles Schwab.

Mercredi:Autres résultats trimestriels chez les financières américaines, soit American Express, Bank of America et US Bancorp. Chez les technos, IBM et Intel. De ce côté-ci de la frontière, la Banque du Canada publiera à 10h son Rapport sur la politique monétaire.

Jeudi: Place à Google. Les analystes prévoient des bénéfices de 10,80$ pour le trimestre comparativement à 10,12$ l'année dernière. Microsoft et Morgan Stanley divulgueront également leurs résultats. Au Canada, les résultats de Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec) indiqueront si elle a mieux fait que Jean Coutu.

Vendredi: Nous saurons si les analystes ont vu juste en prédisant une légère baisse des bénéfices de GE pour le deuxième trimestre, soit 0,36$ comparativement à 0,38$.