Les analystes gardent, somme toute, confiance dans BCE qui profitera de l'apport des chaînes de radio et de télévision d'Astral, même si ses perspectives d'appréciation boursière sont minées par la venue appréhendée du géant américain Verizon sur le marché canadien de la téléphonie sans fil.

La cote d'amour pour BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]], qui était de 3,29 en début d'année, est passée de 3,42 à 3,60 le mois dernier, selon la compilation de l'agence financière Bloomberg. Il s'agit d'une échelle allant de 0 à 5, le chiffre maximal reflétant une recommandation unanime d'achat.

Trois analystes se sont entre-temps ralliés au camp des «acheteurs», maintenant au nombre de sept, deux d'entre eux ayant trouvé la foi dans les dernières semaines. Sur la vingtaine d'analystes qui s'intéressent au titre, la très grande majorité reste sur la clôture. Un seul est vendeur.

Quatre analyses

Tim Casey, de BMO Marchés des capitaux, a ainsi bonifié sa recommandation à l'égard de BCE de «performance de secteur» à «surperformance», parce que le conglomérat est moins exposé à un risque concurrentiel dans le sans-fil que les autres entreprises de téléphonie.

Diversifiée dans la câblodistribution et les médias, BCE tire 30% de ses revenus des communications cellulaires, une part deux fois moins importante que chez Rogers, note-t-il.

Drew McReynolds, de RBC Marchés des capitaux, estime que le bénéfice de BCE augmentera de 5 ou 6% avec la fusion d'Astral. Comme son collègue de BMO, il porte sa cible de prix pour BCE de 40$ à 42$, bien qu'il s'en tienne à une prévision de «performance sectorielle».

Neeraj Monga, de la société indépendante Veritas Investment, de Toronto, est l'analyste qui préconise la vente du titre. «À notre avis, Astral importe peu dans les perspectives d'avenir de BCE. L'entrée ou non de Verizon dans son marché est le facteur décisif», nous explique le MBA. La firme de recherche financière a une approche très comptable.

Pour sa part, l'analyste Adam Shine, de la Financière Banque Nationale (FBN), maintient sa recommandation d'achat pour une «surperformance», cependant que BCE quitte la liste des favoris de l'institution financière montréalaise en raison de son potentiel d'appréciation boursière réduit.

Selon l'analyste de la FBN, l'entreprise montréalaise a peut-être eu du mal à digérer les dernières conditions imposées par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) à l'achat d'Astral, mais ce sont surtout les mouvements de troupes dans l'industrie du sans-fil qui troublent les prévisions de profits. La Nationale a abaissé de 50$ à 44$ sa cible de prix pour BCE.

Attentes en baisse

Les attentes des analystes concernant BCE ont d'ailleurs globalement baissé, ces dernières semaines, pour refléter l'affaissement du marché boursier canadien en général devant l'accroissement de la concurrence des obligations et la montée du dollar américain.

Le consensus voit aujourd'hui une valeur par action de BCE de 45,11$ seulement d'ici 12 mois, alors que l'on entrevoyait un prix de 47,50$ encore le mois dernier.

L'action de BCE, comme celles de Telus et de Rogers, a subi une solide raclée en Bourse la semaine dernière devant la venue possible de Verizon. Elle s'est effondrée à 41,57$, son bas de l'année.

Résultat, presque tous les gains depuis le début de l'année sont effacés, alors que Québecor, qui demeure l'action canadienne la plus performante dans le secteur des télécommunications, affiche un gain de 22% pour la période.

BCE cotait à 42,99$ à la clôture de la Bourse de Toronto jeudi, en hausse de 31 cents, ou 0,7%, par rapport à la veille dans un marché par ailleurs inerte, vu la fermeture des places boursières américaines pour la fête nationale. Le rendement en dividendes de BCE atteint maintenant 5,5%.