Wall Street chutait lundi à la mi-séance, toujours ébranlée par les récentes annonces de la banque centrale américaine (Fed) auxquelles s'ajoute désormais la crainte d'un ralentissement de la Chine: le Dow Jones cédait 1,45 % et le Nasdaq 1,61 %.

Vers midi, le Dow Jones Industrial Average reculait de 214,17 points à 14 585,23 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 54,12 points à 3303,13 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 abandonnait 1,80 % ou 28,66 points à 1563,77 points.

«Le marché envoie un signal clair à la Fed: son idée de ralentir les mesures d'assouplissement monétaire ne passe pas au vu des conditions actuelles», a estimé Michael Gayed de Pension Partners.

«La croissance économique mondiale est au ralenti, le risque de déflation s'accroît et un choc en Chine n'est pas à exclure», a-t-il expliqué.

Les places financières mondiales sont de fait en proie à une grande nervosité depuis les déclarations la semaine dernière de Ben Bernanke, le patron de la Fed, évoquant la réduction prochaine du programme de rachats massifs de bons du Trésor et de titres hypothécaires.

Ces propos «n'ont fait que déclencher une hausse brutale des taux d'intérêt au pire moment», a souligné M. Gayed.

Le rendement du bon du Trésor à 10 ans grimpait en effet à 2,595 % contre 2,514 % vendredi soir, et celui à 30 ans à 3,602 % contre 3,567 %, leur plus haut niveau depuis août 2011.

Aux inquiétudes liées à la Fed se sont ajoutées lundi les craintes de voir la croissance économique de la Chine, la deuxième puissance économique mondiale, ralentir en raison d'un tarissement des liquidités dans le pays. La Bourse de Shanghai a ressenti de plein fouet cette anxiété et dévissé de 5,30 %, sa plus forte baisse depuis le 31 août 2009.

Les taux de crédit interbancaires, auxquels les banques se prêtent de l'argent au jour le jour, ont en effet bondi ces deux dernières semaines pour atteindre un niveau à deux chiffres jeudi avant de quelque peu se détendre vendredi.

La Banque centrale chinoise a toutefois indiqué qu'elle n'était pas disposée à injecter à court terme de l'argent frais supplémentaire sur les marchés.

«Les marchés sont fébriles à l'idée que les banques centrales soient en train d'adopter une posture moins accommodante», a relevé Patrick O'Hare de Briefing.com. «Cela ne veut pas forcément dire qu'elles vont faire moins, juste qu'elles font savoir qu'elles sont de plus en plus réticentes à en faire plus.»

Les valeurs bancaires étaient de nouveau parmi les plus exposées aux inquiétudes sur les banques centrales: Citigroup lâchait 3,54 % à 45,21 dollars, Bank of America 3,70 % à 12,22 dollars, JPMorgan Chase 2,67 % à 50,57 dollars, Morgan Stanley 3,57 % à 24,02 dollars et Goldman Sachs 2,87 % à 149,83 dollars.

Le secteur technologique participait aussi largement au déclin des indices.

Apple abandonnait 3,26 % à 400,00 dollars. Les analystes de Jefferies, qui anticipent une réduction de la production des iPhones, ont revu à la baisse leur prévision de prix sur l'action de 420 à 405 dollars.

Le spécialiste des réseaux sociaux Facebook chutait de 3,91 % à 23,57 dollars et le moteur de recherche Yahoo! de 4,88 % à 23,96 dollars. Les sociétés informatiques Intel, HP et IBM perdaient respectivement 3,06 % à 23,45 dollars, 3,11 % à 23,40 dollars et 1,45 % à 192,63 dollars.

Parmi les rares valeurs à s'afficher dans le vert figuraient les gestionnaires américains de cliniques Tenet Healthcare Corporation (+4,42 % à 43,77 dollars) et Vanguard Health Systems (+68,31 % à 20,82 dollars). Le premier va racheter le second pour 1,8 milliard de dollars en numéraire et reprendre ses 2,5 milliards de dollars d'endettement.