Le pétrole a terminé à son plus haut en neuf mois mardi à New York, les investisseurs anticipant une baisse des stocks de brut aux Etats-Unis et restant nerveux face à la situation au Moyen-Orient, avant une réunion très attendue de la banque centrale américaine.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet a gagné 67 cents pour s'établir à 98,44 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Il faut remonter au 14 septembre 2012 pour trouver un prix supérieur en clôture (99,00 dollars).

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé à 106,02 dollars, en hausse de 55 cents par rapport à la clôture de lundi.

A la veille de la publication par le département américain de l'Energie de ses chiffres hebdomadaires sur les réserves de produits pétroliers aux Etats-Unis, «le marché anticipe un recul des stocks de brut et s'est positionné en fonction» de cette hypothèse, a relevé Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion.

Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les réserves américaines de pétrole brut devraient avoir diminué de 400 000 barils la semaine dernière.

Les stocks d'essence, très surveillés alors qu'a commencé la saison des grands déplacements automobiles aux États-Unis, devraient pour leur part avoir augmenté de 1 million de barils et les stocks de produits distillés (qui incluent le gazole et le fioul de chauffage) de 700 000 barils.

Autre raison pour les acteurs du marché de faire grimper les prix: les statistiques publiées avant l'ouverture de la séance officielle «sans être époustouflantes, ne sont pas mauvaises, ce qui suffit à faire monter les cours», a souligné M. Larry, pour qui le prix du WTI pourrait bien atteindre les 100 dollars d'ici la fin de la semaine.

Les mises en chantier de logements aux États-Unis ont ainsi rebondi en mai, de 6,8%, et les prix à la consommation ont légèrement augmenté sur la même période, entraînés notamment par un redressement des prix de l'énergie.

«Les craintes liées aux troubles géopolitiques au Moyen-Orient, surtout en Syrie et dans une moindre mesure en Turquie, ont également participé à la progression du WTI», a indiqué James Williams, de WTRG Economics.

Même si ces deux pays ne sont pas des producteurs majeurs de pétrole, «les investisseurs craignent que le conflit syrien ne se propage aux pays voisins, et notamment à l'Irak» et que les troubles qui secouent la Turquie depuis la fin mai «affectent les oléoducs qui traversent» le pays, a-t-il expliqué.

Les opérateurs sont par ailleurs restés nerveux alors que débutait à Washington une réunion de deux jours du Comité de politique monétaire de la Fed.

Les marchés attendent avec impatience le résultat de cette rencontre, surtout sur la question de la longévité du programme de rachats d'actifs de la Fed.

La banque centrale américaine injecte actuellement 85 milliards de dollars par mois de liquidités dans le système financier, via des rachats d'obligations d'État et de titres hypothécaires, dans le but de soutenir l'économie américaine.

Ces injections ont notamment pour effet de stimuler les investissements dans les actifs à risque tels que le pétrole.