Wall Street a terminé en légère hausse jeudi, accueillant d'un bon oeil des indicateurs mitigés aux États-Unis qui semblaient écarter provisoirement le risque d'un changement de cap de la politique monétaire américaine: le Dow Jones a avancé de 0,15% et le Nasdaq de 0,69%.

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Les marchés à la fermeture:

TSX: +13,94 (0,11%) à 12 746,55

Dow Jones: +21,73 (0,14%) à 15 324,53

S&P 500: +6,05 (0,37%) à 1654,41

NASDAQ: +23,78 (0,69%) à 3491,30

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Les indices, qui avaient nettement reculé mercredi, ont repris du terrain jeudi, semblant peu s'émouvoir de la publication de statistiques quelque peu décevantes sur l'économie américaine.

Dans le secteur clef de l'emploi aux États-Unis, les nouvelles inscriptions au chômage ont connu une hausse surprise de 2,9% pendant la troisième semaine de mai alors que dans l'immobilier, les promesses de ventes de logements ont augmenté en avril par rapport au mois précédent à un rythme nettement inférieur aux attentes.

D'autre part, la croissance américaine a été revue en légère baisse pour le premier trimestre, à 2,4% sur un an contre 2,5% initialement prévu.

«On assiste à un changement d'attitude de Wall Street depuis l'intervention (du président de la Réserve fédérale, Ben) Bernanke la semaine dernière: des chiffres trop forts annonceraient un ralentissement des rachats d'actifs» de l'institution, a noté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.

Or, «ce matin, nous avons eu des statistiques légèrement plus faibles qu'attendu qui sont reçues comme des éléments positifs» car elles semblent éloigner l'éventualité d'un changement de cap imminent, a-t-il expliqué.

Les injections de liquidités de la banque centrale dans les circuits financiers, à hauteur de 85 milliards de dollars par mois, ont joué un grand rôle dans l'essor des indices boursiers de Wall Street ces derniers mois.

Profitant de cet environnement plus confiant et d'anticipations de hausse des taux d'intérêt aux États-Unis, les valeurs bancaires ont nettement participé à la hausse du marché: Bank of America a avancé de 2,60% à 13,83 dollars, Citigroup de 1,89% à 53,27 dollars, JPMorgan Chase de 1,74% à 55,62 dollars et Morgan Stanley de 3,36% à 25,82 dollars.

L'humeur acheteuse des opérateurs a par ailleurs résisté au plongeon de 5,15% de la Bourse de Tokyo, très fébrile depuis une semaine après 6 mois de faste.

Wall Street a aussi trouvé du soutien dans les fusions acquisitions avec le rachat du fournisseur américain de gaz et d'électricité NV Energy (+22,51% à 23,62 dollars) par Berkshire Hathaway (+1,60% à 114,84 dollars), la holding de l'investisseur Warren Buffett, pour quelque 10 milliards de dollars.

Le groupe spécialisé dans l'accès à internet Clearwire s'est envolé de 29,31% à 4,50 dollars alors que le bouquet satellitaire Dish Networks (+0,69% à 39,52 dollars) a de nouveau surenchéri sur l'opérateur de téléphonie mobile Sprint (+0,82% à 7,34 dollars) pour son rachat.

Le champion des réseaux sociaux Facebook s'est adjugé 5,27% à 24,55 dollars après la hausse de sa recommandation par des analystes.

Le spécialiste de l'informatique dématérialisée EMC a bondi de 5,37% à 24,93 dollars après l'annonce d'un programme de rachat d'actions de 6 milliards de dollars et de l'instauration d'un dividende.

Fort de l'annonce d'un programme de rachats de titres pour un milliard de dollars, le voyagiste en ligne à bas prix Priceline a avancé de 1,96% à 807,77 dollars.

Le géant de l'aluminium Alcoa, plombé par l'abaissement d'un cran de sa note, désormais dans la catégorie des investissements spéculatifs, par l'agence de notation Moody's, a cédé 1,05% à 8,49 dollars.

Le marché obligataire a fini sans direction. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, proche d'un plus haut en quatorze mois, est resté stable à 2,124%, et celui à 30 ans a progressé à 3,287% contre 3,272% mercredi soir.