Facebook (FB) a fêté son premier anniversaire en Bourse samedi, mais, depuis sa naissance, elle a perdu du poids. Beaucoup de poids. De fait, 30%. Et c'était pire encore en septembre dernier, alors que le titre se retrouvait à 17,55$US, soit 54% plus bas que lors de son émission le 18 mai 2012 à 38$US.

Et ce qui étonne le plus, c'est que, durant cette période, l'indice S&P 500 a gagné 24%. On n'ose pas penser à ce qui aurait pu arriver au titre de Facebook si nous avions plutôt traversé un marché baissier.

Facebook a été boudée par les investisseurs institutionnels et les grands fonds de technologie. En entrevue à CNBC, Jeremy Gleeson, gestionnaire du fonds de technologie d'AXA Framlington, filiale du Groupe AXA, résume bien les raisons. «Nous ne connaissions pas la capacité de la direction à gérer l'entreprise en tant qu'entité commerciale et non pas en tant que réseau social», dit-il. C'est pourquoi il s'était abstenu d'acheter des actions de Facebook lors de l'émission.

«De plus, l'entreprise n'avait pas démontré comment elle allait monétiser le trafic qu'elle génère sur les plateformes mobiles à partir de son modèle d'affaires reposant sur la publicité», ajoute le gestionnaire.

Les analystes sont divisés quant à la performance du titre au cours de la prochaine année. Selon la compilation de Thomson Reuters, un peu plus de la moitié d'entre eux recommandent l'achat du titre. Toutefois le cours cible médian est de 34$US, soit un prix toujours inférieur à son prix d'émission de 38$US.

Jeremy Gleeson avoue avoir commencé à acheter quelques actions de Facebook. C'est que certains résultats l'ont surpris. Entre autres, la proportion des revenus provenant de plateformes mobiles qui représente maintenant le tiers des revenus totaux de l'entreprise.

Toutefois, pour Mark Lin, gestionnaire de portefeuilles chez Gestion d'actifs CIBC, cela ne suffit pas. «Il est difficile de prédire ce que sera le modèle d'affaires de Facebook dans cinq ans», dit-il. Avec 1 milliard d'utilisateurs, l'entreprise est peut-être arrivée à maturité. Le risque existe que ses utilisateurs se lassent de visiter et de nourrir le réseau, selon lui.

Mais aussi, Facebook est une grosse, très grosse entreprise, soulève M. Lin. Comme Apple. Pourra-t-elle développer de nouveaux marchés qui soutiendront l'intérêt des utilisateurs autant que des investisseurs?

Si vous aviez investi 10 000$ il y a un an, la moitié dans Facebook et l'autre moitié dans Apple, vous auriez perdu le quart de votre capital. Si vous aviez plutôt choisi d'acheter Google, votre capital se serait gonflé de 50%.

Google demeure le titre préféré de Mark Lin. «La plateforme de Google quant à la publicité est nettement supérieure à celle de Facebook», dit-il.

Le taureau à la une

À la une du prestigieux magazine The Economist la semaine dernière apparaissait un taureau, emblème du marché haussier (bull market). Était-ce l'élément qui manquait pour qu'enfin se produise la correction des marchés boursiers que la plupart des analystes prédisent depuis déjà un bon moment?

L'histoire démontre que chaque fois qu'apparaît le taureau à la une du Time Magazine, de The Economist, et surtout de Barron's, c'est que le marché est tout près d'un sommet, du moins à court terme, explique Ron Meisels, président de Phases&Cycles, firme de gestion spécialisée en analyse technique.

Il croit d'ailleurs se rappeler qu'en mars 2009, un ours, l'emblème du bear market, était à la une de certains de ces périodiques. Les marchés boursiers ont plus que doublé depuis.