En novembre dernier, Jean Duguay, premier vice-président et gestionnaire principal pour le Groupe Eterna, une firme de gestion de portefeuilles de Québec, a misé sur une diminution du risque en présentant une sélection de quatre titres, deux canadiens et deux américains, ayant une volatilité inférieure à celle de l'ensemble du marché boursier.

Cette technique de sélection s'est avérée profitable. Depuis, l'indice S&P/TSX fait du surplace, mais les titres sélectionnés, Banque Royale et Telus, se sont appréciés de 5% et 13% respectivement. Même chose aux États-Unis. Bien que l'indice S&P 500 se soit apprécié de 11% depuis novembre, les deux titres à faible volatilité sélectionnés, soit McDonald et Colgate-Palmolive, ont fait encore mieux, soit des gains de 16% et 12%.

Les titres défensifs versant un bon dividende sont devenus la saveur du jour. Mais comme ils ont réalisé une excellente performance depuis le redressement amorcé l'automne dernier, faut-il commencer à s'en méfier? Jean Duguay ne le croit pas. «Il n'y a pas de contradiction entre l'appétit des investisseurs pour les titres défensifs et l'important redressement des Bourses cette année», dit-il

«Au cours des prochaines années, plusieurs entreprises vont considérer le versement d'un dividende régulier, et celles qui le font déjà vont l'augmenter», ajoute-t-il.

La sélection demeure la pierre angulaire d'une gestion qui vise à générer une valeur ajoutée, selon lui. «Je recherche des entreprises qui démontrent une capacité à faire croître leurs bénéfices et à augmenter leur dividende sur plusieurs années», dit-il.

Il nous offre une nouvelle sélection de quatre titres permettant encore une fois d'appliquer une stratégie à faible volatilité.

Microsoft (MSFT)

Cours: 33,10$

Haut et bas (52 semaines): 33,11$ et 26,26$

Bénéfice par action: 2,68$

Dividende: 2,83%

Ce manufacturier et distributeur bien connu de logiciels couvre un large éventail de produits. Microsoft se spécialise, entre autres, dans les systèmes d'exploitation, les applications de serveurs pour les entreprises, les logiciels d'application pour les consommateurs et les outils de développement internet et intranet. Elle développe également des consoles de jeux vidéo. «Depuis trois ans, le rendement du capital excède 20%», dit Jean Duguay. De plus, ses ventes ont augmenté de 6% par année au cours des cinq dernières années, ce qui a permis une croissance du dividende de 7% par année durant cette période.

Southern Co. (SO)

Cours: 48,23$

Haut et bas (52 semaines): 48,74$ et 41,75$

Bénéfice par action: 2,73$

Dividende: 4,23%

Southern Co. est une société de gestion publique qui, par l'intermédiaire de ses filiales, produit et distribue de l'électricité dans le sud-est des États-Unis. Elle dessert un territoire de 120 000 milles carrés réparti entre l'Alabama, la Floride, la Géorgie et le Mississippi. Elle s'appuie sur une capacité de production de 46 000 mégawatts pour servir 4,4 millions de clients. «Son modèle d'affaires est relativement simple», dit Jean Duguay. Au cours des cinq dernières années, cette entreprise du secteur des services publics a généré un rendement sur le capital de plus de 7%. Elle a augmenté son dividende de 4% par année.

Banque Scotia (BNS)

Cours: 58,09$

Haut et bas (52 semaines): 61,84$ et 50,25$

Bénéfice par action: 4,74$

Dividende: 4,23%

Depuis le début du mois de mars, le cours de l'action de la Banque Scotia a reculé de 7%, ce qui crée une belle occasion d'accumuler le titre, explique Jean Duguay. BNS est la plus internationale des banques canadiennes et profite de la diversification géographique de ses activités. La moitié de ses revenus proviennent des activités canadiennes, 16%, des États-Unis et 34%, de l'Amérique du Sud et d'ailleurs dans le monde. Et sa performance est excellente. Depuis cinq ans, le rendement moyen de l'avoir des actionnaires excède 15%, alors que le bénéfice par action a augmenté en moyenne de 16% durant cette période. Et le dividende est attrayant.

Canadien National (CNR)

Cours: 98,63$

Haut et bas (52 semaines): 106,46$ et 85,05$

Bénéfice par action: 5,65$

Dividende: 1,75%

La faiblesse de l'économie canadienne et le départ de dirigeants ont causé un repli de 8% du cours de l'action de Canadien National depuis deux mois. «Mais à plus long terme, l'entreprise demeure un investissement intéressant», dit Jean Duguay. CNR transporte des céréales, des engrais, du charbon, des produits forestiers, pétroliers et chimiques, ainsi que des métaux et des minéraux dans l'est et l'ouest du Canada, en plus du sud-ouest américain. Le rendement du capital et le dividende ont augmenté en moyenne de 13% au cours des cinq dernières années.