Wall Street et Bay Street ont terminé en nette baisse mercredi, fragilisée par des indicateurs moroses et des résultats d'entreprises décevants alors que la banque centrale des Etats-Unis (Fed) maintenait sa politique de soutien à l'économie américaine.

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Les marchés à la clôture mercredi:


TSX: -135 points à 12 321

Dow Jones: -139 points à 14 701

S&P 500: -15 points à 1583

NASDAQ: -30 points à 3299

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Alors que le marché connaît une embellie depuis le début de l'année, «le bon sens suggère qu'il est temps de faire une pause», selon le gestionnaire de portefeuille indépendant Hugh Johnson.

«Le marché cherchait un catalyseur et a pu le trouver dans les chiffres diffusés aujourd'hui», a-t-il ajouté.

Principale raison de s'inquiéter à ses yeux: selon l'enquête mensuelle de la société de services informatiques ADP, les embauches ont nettement diminué en avril dans le secteur privé aux États-Unis, enregistrant leur plus faible expansion depuis septembre.

Ce chiffre est de nature à inquiéter les investisseurs à deux jours de la diffusion du rapport mensuel officiel sur le marché du travail aux États-Unis, jugé comme un indicateur important sur la situation économique du pays.

Autres nouvelles peu encourageantes: les dépenses de construction aux États-Unis ont reculé en mars, effaçant totalement leur rebond du mois précédent, et surtout, l'activité des industries manufacturières a continué de ralentir aux États-Unis en avril.

Ces indicateurs s'ajoutent à un mauvais chiffre en provenance de Chine, où la production manufacturière a enregistré un léger tassement en avril par rapport au mois de mars, signalant un ralentissement relatif de l'activité dans la deuxième économie mondiale.

Pétrole

Le prix du pétrole coté à New York a par ailleurs plongé mercredi de près de 2$, plombé par la publication d'indicateurs décevants en Chine et aux États-Unis et par un bond des stocks américains de brut, qui ont grimpé à un niveau plus atteint depuis au moins 1982.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin a fini en baisse de 2,43$ par rapport à la clôture de mardi pour s'établir à 91,03$ au Nymex.

«Les chiffres sur la production manufacturière chinoise qui sont sortis mardi soir ont fortement ébranlé les cours des matières premières, y compris le pétrole», a ainsi remarqué Bill Baruch, de iiTrader.com.

La production manufacturière dans ce pays s'est en effet légèrement tassée en avril par rapport à mars, signalant un ralentissement relatif de l'activité dans la deuxième économie mondiale.

Or les marchés asiatiques «sont ces dernières années le moteur de la croissance de la demande de brut» et tout ralentissement économique en Chine pourrait freiner la consommation mondiale d'or noir, a remarqué James William, de WTRG Economis.

À cela se sont ajoutées l'annonce par la société ADP d'une baisse des créations d'emplois dans le secteur privé en avril aux États-Unis, ainsi que la publication d'un nouveau repli de l'activité manufacturière en avril dans le pays.

Alors que l'activité du marché était ralentie en ce 1er mai, férié dans plusieurs pays, ces nouvelles maussades ont incité les investisseurs «à effectuer des prises de bénéfices», selon M. Baruch.

Le recul des cours a été accentué par la publication en cours de séance des chiffres hebdomadaires du Département américain de l'Energie (DoE) sur les réserves de pétrole aux États-Unis.

Les stocks de brut y ont effet progressé de 6,7 millions de barils lors de la semaine achevée le 26 avril, huit fois plus que ce qu'attendaient les analystes.

Ils atteignent ainsi leur plus haut niveau depuis que les autorités américaines ont commencé à diffuser ces données hebdomadaires, en 1982.