Wall Street a terminé la semaine sur une note contrastée vendredi, les investisseurs faisant preuve de prudence face à l'annonce d'une croissance moins solide que prévu au premier trimestre aux États-Unis: le Dow Jones a grappillé 0,09 % tandis que le Nasdaq a perdu 0,33 %.

Selon des résultats définitifs, l'indice Dow Jones Industrial Average a avancé de 11,75 points à 14 712,55 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 10,73 points à 3279,26 points.

L'indice élargi Standard and Poor's 500 a baissé de 0,18 % (-2,92 points) à 1582,24 points.

À Toronto, la Bourse a clôturé en baisse, l'indice composé S&P/TSX ayant perdu 109,31 points, à 12 220,20 points, sur un volume d'environ 277,8 millions d'actions négociées.

«Les investisseurs les plus optimistes ont traîné des pieds en cette fin de semaine en raison de résultats d'entreprises mitigés et d'un chiffre plus faible que prévu sur le PIB du premier trimestre aux États-Unis», ont remarqué les analystes de Charles Schwab.

«Les statistiques diffusées avant la séance ne font qu'offrir la confirmation de ce qu'on savait déjà: l'économie américaine peine à décoller, mais reste à un rythme de croisière assuré», a expliqué Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.

Le PIB des États-Unis a en effet progressé de 2,5 % en rythme annualisé cet hiver. Cela représente une nette accélération par rapport au trimestre précédent, quand le PIB américain avait crû de 0,4 %, mais cela reste en dessous des attentes des analystes.

Les investisseurs ont toutefois été un peu rassurés par le chiffre sur la consommation des ménages, qui a connu pendant les trois premiers mois de l'année sa progression la plus forte en plus de deux ans (3,2 % en rythme annualisé), et a fourni à elle seule plus de 2,2 points de croissance au pays.

De plus, a remarqué Patrick O'Hare de Briefing.com, «une croissance faible devrait pousser la Fed (banque centrale américaine) à prolonger sa politique actuelle, qui est toujours une source de soutien au marché».

Le marché a par ailleurs digéré une baisse du moral des ménages aux États-Unis en avril, qui s'est établi à son niveau le plus faible depuis janvier, mais est apparu nettement meilleur que les attentes des analystes.

Sur le front des valeurs, le deuxième groupe énergétique américain, Chevron, a satisfait les investisseurs avec un bénéfice net en baisse de 4,5 %, mais supérieur aux prévisions (+1,29 % à 120,04 dollars).

La banque d'affaires franco-américaine Lazard, qui a elle vu son bénéfice net chuter plus fort que prévu au premier trimestre, a tout de même engrangé 0,42 % à 33,30 dollars. Elle a annoncé une augmentation de 25 % de son dividende.

Le marché a en revanche fortement sanctionné les ventes en baisse du spécialiste du pneu Goodyear, qui a pourtant dégagé un bénéfice meilleur que prévu (-3,32 % à 12,51 dollars).

Autre résultat décevant aux yeux des opérateurs: ceux du spécialiste du commerce en ligne Amazon, qui a encore vu ses profits chuter de 37 % au premier trimestre (-7,24 % à 254,81 dollars).

Les comptes du géant mondial du café Starbucks n'ont pas non plus trouvé grâce aux yeux des investisseurs (-0,83 % à 60,00 dollars).

La chaîne de grands magasins en difficulté JC Penney a de son côté bondi de 11,55 % à 17,00 dollars suite à la prise de participation de 7,91 % par le milliardaire américain George Soros.

Cet épisode a alimenté les rumeurs sur l'arrivée éventuelle d'un fonds d'investissement au capital du groupe informatique Hewlett-Packard, également en proie à de graves difficultés. Le titre a enregistré la plus forte hausse du Dow Jones (+1,94 % à 19,97 dollars).

Dans le même secteur, Apple a terminé en hausse de 2,14 % à 417,11 dollars.

Le groupe internet Yahoo! a perdu 2,06 % à 24,68 dollars au lendemain de l'annonce de la démission du président du conseil d'administration.

Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,663 % contre 1,711 % jeudi soir, et celui à 30 ans à 2,860 % contre 2,908 % la veille.