IBM (IBM) a ouvert la porte à des suppressions d'emploi jeudi après des résultats inférieurs aux attentes au premier trimestre, une déception rare dans l'histoire du groupe informatique américain qui avait plutôt habitué le marché aux bonnes surprises ces dernières années.

«Étant donné notre performance au premier trimestre, nous nous attendons maintenant à prendre le gros de nos mesures d'équilibrage des effectifs pour cette année au deuxième trimestre», a indiqué le directeur financier, Mark Loughridge, lors d'une conférence avec des analystes.

Il a précisé s'attendre sur l'ensemble de l'année à «des charges de rééquilibrage des effectifs proches d'un milliard de dollars», contre 800 millions pour des mesures similaires en 2012, qui seront «concentrées sur le deuxième trimestre».

Il a indiqué n'avoir «pas terminé le travail sur des actions précises encore», mais que «comme l'année dernière, le gros de cette charge sera en dehors des États-Unis».

Des sources syndicales en France avaient indiqué plus tôt dans la journée à l'AFP qu'IBM comptait présenter un plan la semaine prochaine prévoyant la suppression de 1200 à 1400 postes dans ce pays, où il emploie 9700 salariés.

M. Loughridge a rappelé que le groupe prenait tous les ans «une série de mesures pour améliorer son activité à long terme, achetant et vendant des actifs, rééquilibrant (ses) ressources».

Le Wall Street Journal affirmait séparément jeudi soir, en citant des sources proches du dossier, que le groupe informatique américain était en discussions avancées pour vendre ses serveurs entrée de gamme x86 au chinois Lenovo, qui lui avait déjà racheté il y a quelques années un autre pan historique de ses activités, les PC. D'après le quotidien, une telle opération pourrait se chiffrer à «des milliards de dollars».

«Je ne vais pas faire de commentaires sur des rumeurs», a répondu M. Loughridge à un analyste qui l'interrogeait sur la question.

IBM doit s'efforcer de redresser la barre après un début d'année décevant.

Il a annoncé un recul de 1% de son bénéfice net au premier trimestre, à 3,0 milliards de dollars.

Le bénéfice par action hors éléments exceptionnels, référence pour le marché, est ressorti à 3 dollars alors que les analystes tablaient en moyenne sur 3,05 dollars.

Le chiffre d'affaires, plombé notamment par des effets de changes défavorables, a aussi baissé plus que prévu, de 5% à 23,4 milliards de dollars quand le marché espérait 24,7 milliards.

Le groupe a malgré tout maintenu son objectif d'un bénéfice annuel par action de 16,70 dollars, ce qui n'empêchait pas l'action IBM de perdre 3,99% à 198,88 dollars vers 23H30 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street.

Par secteur d'activité, les services ont reflué de 4% à 9,6 milliards de dollars, les logiciels sont restés stables à 5,6 milliards et les matériels, c'est-à-dire essentiellement des serveurs, ont chuté de 17% à 3,1 milliards.

«Nous n'avons pas atteint tous nos objectifs sur cette période», a reconnu la patronne du groupe, Ginni Moretty, dans un communiqué.

«Malgré un début solide et une bonne demande de la clientèle, nous ne sommes pas parvenus à conclure un certain nombre d'accords dans les logiciels et les matériels. Ils ont été reportés au trimestre prochain», a-t-elle ajouté.