Le numéro un mondial des microprocesseurs Intel (INTC) a publié mardi un bénéfice net en baisse de 25% dans un contexte de déprime du marché des PC mais ses dirigeants se sont dits optimistes, affirmant que le groupe était prêt à profiter de la croissance des appareils mobiles.

Le bénéfice net est ressorti à 2,0 milliards de dollars au premier trimestre, soit 40 cents par action alors que les analystes attendaient en moyenne 41 cents.

Le chiffre d'affaires a reculé de 2,4% sur un an à 12,58 milliards de dollars alors que les analystes misaient en moyenne sur 12,61 milliards. Un recul dû notamment à l'activité PC, qui a vu ses recettes reculer de 6% sur un an, à 8 milliards de dollars.

La division de centres de données a au contraire vu ses ventes progresser de 7,5% sur un an à 2,6 milliards de dollars.

«Malgré la faiblesse du marché, Intel a enregistré une bonne performance au premier trimestre et je suis enthousiaste à l'idée de ce qui attend l'entreprise», a commenté Paul Otellini, le directeur général qui doit quitter son poste en mai.

«Nous avons commencé à livrer nos microprocesseurs de nouvelle génération pour PC (...) et allons commencer à livrer nos puces électroniques pour tablettes et téléphones intelligents ce trimestre», a-t-il ajouté, cité dans un communiqué.

Lors d'une conférence d'analystes, il a affirmé que ces derniers mois, Intel avait «encore creusé l'écart avec ses concurrents».

Pour le trimestre en cours, Intel mise sur un chiffre d'affaires de 12,9 milliards de dollars «plus ou moins 500 millions de dollars». Les analystes tablent pour l'instant en moyenne sur 12,87 milliards de dollars.

Pour l'année, Intel continue de tabler sur une progression de son chiffre d'affaires de 1 à 3%, à environ 54,4 milliards de dollars. Les analystes prévoient en moyenne 53,71 milliards.

M. Otellini a souligné qu'il s'agissait de sa dernière conférence d'analystes après une carrière de près de 40 ans chez Intel. Le groupe n'a pas donné de détail sur son successeur. Il affirme simplement que «le processus de sélection suit son cours» et que le conseil d'administration a toujours pour objectif de nommer un (nouveau dirigeant) d'ici à ce que Paul (Otellini) quitte le groupe après l'assemblée générale en mai».

Les analystes de RBC Capital ont souligné que les prévisions pour le deuxième trimestre avaient été «meilleures que ce que l'on craignait», alors que les chiffres du marché des PC démontrent une chute au premier trimestre: -13,9% pour le cabinet de recherche IDC, -11,2% chez Gartner.

À l'inverse, M. Otellini a dit voir «une croissance significative dans l'informatique dématérialisée» (cloud computing) et dans les nouvelles formes d'ordinateurs portables, les «ultra-books», plus fins, légères et souvent équipés d'écrans tactiles, à mi-chemin entre l'ordinateur portable classique et les tablettes électroniques.

Le directeur financier Stacey Smith a dit qu'Intel tablait sur «une amélioration de l'environnement macroéconomique, la sortie (du microprocesseur Haswell) pour le marché des ultra-books, des tablettes» et autres appareils mobiles hybrides, ce qui devrait «permettre un retour de la croissance au deuxième semestre».

S'il constate que les ventes d'ordinateurs portables classiques vont continuer à chuter et que «cette catégorie arrive en fin de vie», il estime que «de nouvelles formes informatiques présentent une croissance importante» et qu'Intel fait «des progrès significatifs dans les tablettes et téléphones» multifonctions, un marché largement dominé par Qualcomm.

Il a par ailleurs noté que le groupe s'était doté de capacités de production supplémentaires pour répondre à la demande si besoin.

Les investisseurs réagissaient peu à cette profession d'optimisme après la conférence d'analystes: l'action reculait de 0,07% à 21,90 dollars vers 18h00.