Wall Street a terminé en baisse une séance entamée dans le vert lundi, les courtiers s'interrogeant sur l'impact à plus long terme d'un accord conclu entre Chypre et ses bailleurs de fonds internationaux: le Dow Jones a cédé 0,44% et le Nasdaq 0,30%.

À Toronto, le TSX a perdu 76,64 points ou 0,6% à 12 680,71 points.

Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones Industrial Average a reculé de 64,28 points à 14 447,75 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 9,70 points à 3235,30 points.

L'indice élargi Standard and Poor's 500 a reculé de 0,33% (-5,20 points) à 1551,69 points, après s'être rapproché en début de séance à moins d'un point de son record historique en clôture (1565,15 points) atteint le 9 octobre 2007.

«Ce fut une journée de rebondissements: on a taquiné un plus haut historique sur le S&P, échoué à passer au-dessus, puis on est parti à la baisse», a résumé Gregopri Volokhine, de Meeschaert New York.

La hausse des indices avaient été nourrie dans la matinée par un sentiment de soulagement après la conclusion d'un accord à l'arraché dans la nuit de dimanche à lundi entre Nicosie et la troïka de ses créanciers (UE-FMI-BCE) pour éviter la faillite de l'île et sa sortie de l'euro.

Mais le prix à payer en échange de ce plan de sauvetage qui prévoit de lourdes pertes pour les créanciers de la première banque du pays et la disparition de son deuxième établissement bancaire, Laïki, a paru cher aux investisseurs.

«Ce plan n'est pas négatif (...) mais il accentue les craintes pour le secteur bancaire européen, car il s'agit bien ici de confiscation», a commenté M. Volokhine.

Les dépôts inférieurs à 100 000 euros seront garantis mais les détenteurs d'actions, d'obligations et les dépôts au-dessus de 100 000 euros seront durement frappés.

Pour Chris Low, économiste de FTN Financial, «l'Europe assure le sauvetage financier de Chypre mais cet accord devrait contracter l'économie de l'île d'environ 10% en quelques années».

Dans ce contexte, des propos tenus dans la presse par le président des ministres des Finances de la zone euro Jeroen Dijsselbloem, qui ont semblé accréditer l'idée que le modèle chypriote pourrait être appliqué à d'autres pays fragiles de la zone euro, ont affolé les marchés financiers des deux côtés de l'Atlantique et provoqué un plongeon de l'euro.

Pour Michael James, de Wedbush Securities, ce recul se devait aussi à un mouvement technique, les investisseurs n'étant «pas encore prêts à dépasser le seuil historique du S&P au premier essai».

Le marché obligataire s'est stabilisé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a fini inchangé à 1,915%, comme vendredi soir, et celui à 30 ans a légèrement progressé à 3,139% contre 3,135%.