Après avoir gagné plus de 5% en janvier, l'indice S&P 500 a également conclu le mois de février en hausse, cette fois une avance d'un peu plus de 1%. Historiquement, cela présage une excellente année, démontre une étude effectuée par Sam Stovall, stratège chez S&P Capital IQ.

Depuis 1945, les deux premiers mois de l'année se sont avérés positifs en 26 occasions. Et chaque fois, l'indice a réalisé un rendement total incluant les dividendes positifs pour l'ensemble de l'année. Même que le rendement total moyen de ces 26 années a été de 24%, selon la compilation de M. Stovall. En deux occasions seulement le rendement total pour l'année a été inférieur à 10%, soit en 1987 et en 2011.

Jean-Luc Landry, président de Gestion de portefeuille Landry, note que la performance en ce début d'année apporte une confirmation de plus de la tendance à la hausse des marchés boursiers. «Bien qu'il se fasse tard dans le cycle, nous sommes toujours dans un bull market», dit-il.

«Les anticipations quant aux économies sont positives partout», dit le gestionnaire. L'économie américaine profite d'une bonne reprise que ne semble pas menacer outre mesure l'impasse budgétaire qui demeure pourtant entière. De plus, bien que l'économie chinoise n'ait pas encore retrouvé le rythme d'il y a quelques années, et que l'économie européenne soit toujours en récession, on constate tout de même des améliorations dans les deux cas, selon M. Landry.

Par ailleurs, une tendance positive en janvier et février se poursuit souvent durant le mois de mars, ajoute Sam Stovall. Après des gains durant les deux premiers mois de l'année, l'indice S&P 500 a maintenu sa tendance positive en mars dans 69% des cas pour des gains moyens de 1,1%.

Les banques

Alors que les analystes prédisaient l'automne dernier que la rentabilité des banques canadiennes allait commencer à se détériorer, les investisseurs qui ont fait fi de cette recommandation ont été récompensés. Depuis la mi-novembre, l'indice des titres financiers du S&P/TSX a bondi de près de 15%.

Les résultats du premier trimestre terminé le 31 janvier montrent que les banques canadiennes continuent de faire de bonnes affaires, et plusieurs d'entre elles augmentent à nouveau leurs dividendes. «La plus grande crainte était que la qualité du crédit se détériore, mais ce ne fut pas le cas», explique Claude Boulos, associé et gestionnaire chez Gestion de portefeuille Selexia.

Les banques canadiennes continuent de profiter de la diversification de leurs activités. Les secteurs des marchés des capitaux et de la gestion de patrimoine ont été d'excellents contributeurs aux profits des banques lors du dernier trimestre.

Quant aux prêts, le ralentissement prévu ne s'est pas encore matérialisé de façon significative, et surtout, la qualité du crédit qui se maintient permet aux banques de diminuer les provisions pour pertes.

Du côté des particuliers, les nouvelles règles quant aux prêts hypothécaires ont un impact négatif sur la demande, mais en même temps elles ont comme effet de renforcer la qualité du portefeuille de prêts, car dans ce contexte, les banques n'effectuent que les meilleurs prêts. En ce qui concerne les entreprises, la reprise économique américaine favorise les firmes du centre du Canada qui dépendent en partie des exportations vers les États-Unis, suggère M. Boulos. Tout le crédit consenti à ces entreprises ne s'en porte que mieux.

Malgré la hausse des derniers mois, les actions des banques canadiennes sont correctement évaluées, estime M. Boulos. Elles se négocient en moyenne à 10,8 fois les bénéfices prévus en 2013. Et le rendement sur l'avoir des actionnaires est de 18%.

L'histoire démontre que ce n'est qu'après deux ou trois hausses de taux directeurs par la Banque du Canada que les actions des banques commencent à rapporter moins que les actions des autres secteurs, rappelle Claude Boulos. Bien que l'on ne s'appauvrisse jamais en encaissant un profit, il est probablement prématuré de se départir de ses actions de banques, croit-il. Et surtout si la qualité du crédit se maintient.

Absence d'exubérance

L'exubérance des investisseurs est souvent le signe qu'un marché haussier est à la veille d'imploser. En effet, c'est souvent lorsque les sondages d'opinion indiquent que les investisseurs débordent d'optimisme que les marchés boursiers se replient. Et plus l'optimisme est grand, plus la chute peut être brutale.

Les derniers résultats de l'enquête de l'American Association of Individual Investors (AAII) publiés jeudi dernier indiquent que le pourcentage d'investisseurs individuels qui croient que les indices boursiers seront plus élevés dans 6 mois est tombé à 28,4%, en baisse de 13,4 points de pourcentage, selon les chiffres de l'AAII. Cela est bien inférieur à la moyenne à long terme qui est de 39%.

Il n'aura donc fallu que quelques sessions plus volatiles liées à l'impasse budgétaire à Washington pour que la confiance des investisseurs s'effrite significativement. Avec si peu d'exubérance, un recul significatif des marchés ne semble pas être pour demain.