Les marchés financiers ont connu un nouvel accès de faiblesse jeudi, plombés par la publication des minutes de la banque centrale américaine qui font craindre aux investisseurs un arrêt prématuré des mesures de soutien à la première économie mondiale.

L'ensemble des places boursières européennes ont été touchées par ces craintes. À la clôture, la Bourse de Paris a perdu 2,29 %, Francfort 1,88 %, Londres 1,62 %, Madrid 1,82 %, Milan 3,13 %.

À Wall Street, l'indice DJIA a cédé 0,34 % et le Nasdaq 1,04 %.

La Bourse américaine avait déjà mal réagi la veille à la publication des minutes de la réunion de la Fed révélant qu'un nombre important de ses dirigeants s'inquiétaient du cap actuel de la politique monétaire ultraaccommodante.

Dans ce contexte, l'euro a marqué un net repli face au dollar, passant dans la journée sous le seuil des 1,32 dollar pour un euro, son niveau le plus faible depuis six semaines.

Comme d'habitude en cas d'inquiétudes sur le marché, les investisseurs cherchaient la sécurité, ce qui profitait à la dette de l'Allemagne, dont le taux à 10 ans est revenu à 1,57 %.

Les minutes de la dernière réunion de la Fed ont révélé qu'un nombre important de ses dirigeants s'inquiétaient du cap actuel de la politique monétaire ultraaccommodante.

Les marchés en ont tiré la conclusion que la banque centrale américaine pourrait être tentée de diminuer son soutien énorme à la reprise économique du pays, qui passe notamment par des rachats d'actifs à hauteur de 85 milliards de dollars par mois.

Si la réaction des investisseurs est épidermique, c'est que «les liquidités de la Fed dopent les marchés depuis plusieurs mois, voire des années», rappelle Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse.

La Fed s'interroge sur les effets de sa politique actuelle, qui pourrait entraîner la formation de bulles et avoir des répercussions sur l'inflation, rappellent les stratégistes chez Crédit Mutuel-CIC.

Les marchés ne pouvaient enfin guère se rassurer par la situation économique en zone euro, même si les pays fragiles parviennent à se financer sans problème en ce début d'année.

Dernier indicateur en date, l'indice PMI a montré jeudi matin que l'activité privée avait contre toute attente ralenti en février dans la zone euro, après un répit en janvier.

Cette statistique témoigne d'une accentuation de la récession et laisse augurer un quatrième trimestre consécutif de croissance négative début 2013.

La Commission européenne doit quant à elle présenter vendredi ses nouvelles prévisions économiques et de nombreux pays de la zone euro, à commencer par la France, ne devraient pas atteindre cette année leurs objectifs budgétaires.