L'amélioration graduelle de l'économie et la baisse des tensions monétaires en Europe permettent aujourd'hui d'ajouter un peu de risque aux portefeuilles. C'est du moins l'avis de Daniel Chartier, vice-président principal et conseiller en placement chez Valeurs mobilières Desjardins, qui profite de l'occasion pour apporter quelques modifications prudentes aux portefeuilles de ses clients. Appuyé par une équipe de cinq personnes, M. Chartier gère des portefeuilles d'épargnants-investisseurs et de fondations totalisant 300 millions de dollars.

«Il faut profiter de l'écart historiquement large entre le faible rendement des obligations et le rendement élevé du dividende des titres de grandes capitalisations», dit-il.

Les investisseurs déçus des rendements anémiques des actions durant la décennie 2000-2010 redirigent maintenant les sommes accumulées dans les véhicules obligataires vers les marchés boursiers. Malgré que les Bourses se retrouvent à leur sommet des cinq dernières années, l'évaluation de plusieurs titres de qualité demeure encore raisonnable sur la base du ratio cours/bénéfices et du rendement du dividende, selon M. Chartier.

Le moment est donc propice, même pour l'investisseur prudent, de diminuer quelque peu les positions en obligations en faveur de titres de grandes capitalisations versant un bon dividende. À cette fin, le conseiller de Desjardins nous propose une sélection de quatre sociétés, deux canadiennes, une américaine et une française, qui permettront d'ajouter prudemment un peu de risque au portefeuille.

Magna International [[|ticker sym='T.MG'|]]

Cours: 52,70$

Haut et bas (52 semaines): 54,59$ - 37,68$

Bénéfice par action: 5,88$

Dividende: 2,1%

Cet acteur mondial de l'industrie automobile sert quatre principaux clients, soit GM, Ford, BMW et Fiat-Chrysler, ce qui lui permet de se diversifier sur plusieurs modèles. Mais surtout, l'entreprise a su mettre derrière elle les problèmes de gouvernance qui la tenaillaient depuis plusieurs années. «Après s'être affranchie de la famille Stronach, elle est maintenant sous la direction experte de son président Donald Walker», dit Daniel Chartier. De plus, le rajeunissement du parc automobile américain et l'amélioration de la situation économique européenne joueront en sa faveur, selon lui. À 10 fois les profits de 2012, son cours boursier demeure raisonnable, et grâce à des bénéfices par action de 5,88$, elle est en bonne position pour augmenter dans l'avenir son dividende qui est actuellement de 1,10$ par action.

Canadian Tire [[|ticker sym='T.CTC.A'|]]

Cours: 69,89$

Haut et bas (52 semaines): 73,46$$ - 62,40$

Bénéfice par action: 6,16$

Dividende: 2%

Un des plus importants détaillants au Canada, Canadian Tire a deux cordes à son arc, soit le commerce de détail et les cartes de crédit. Reconnue pour ses magasins de grande surface, auxquels sont rattachés des ateliers de service et des stations d'essence, l'entreprise a entrepris une cure de diversification au cours des dernières années, note Daniel Chartier. Grâce aux acquisitions de Marks Warehouse (L'équipeur), de Forzani (Sports Experts), et plus récemment du spécialiste du hockey Rousseau Sports, elle est un acteur important dans les secteurs du vêtement, des sports et des loisirs. «Les signes positifs de reprise économique vont favoriser Canadian Tire qui se négocie à 10 fois les profits tout en offrant un dividende de 2% qui devrait être sujet à augmentation au cours des prochaines années», dit M. Chartier.

Merck [[|ticker sym='MRK'|]]

Cours: 41,43$

Haut et bas (52 semaines): 48,00$ - 36,91$

Bénéfice par action: 3,82$

Dividende: 4,2%

Les grandes pharmaceutiques ont bien mal récompensé leurs actionnaires depuis plus de 10 ans, et plusieurs d'entre elles se négocient bien au-dessous des sommets atteints avant la crise financière. Mais Merck & Co pourrait maintenant se démarquer, croit Daniel Chartier. «Malgré la pression continue que les produits génériques provoquent, cette entreprise américaine a plusieurs produits en développement en plus d'être dotée d'une excellente équipe de gestionnaires», dit-il. Et les données financières sont intéressantes, selon lui. Le ratio cours/bénéfices de 11 fois est raisonnable, le dividende de 4,2% est généreux, et l'endettement représentant 24% du capital de la firme n'est pas trop élevé.

Total S.A. [[|ticker sym='TOT'|]]

Cours: 53,77$

Haut et bas (52 semaines): 57,06$ - 41,75$

Bénéfice par action: 7,15$

Dividende: 5%

Cette grande pétrolière française qui se négocie également à la Bourse de New York sous la forme d'ADS (American Depository Share) a connu certains revers avec ses activités au cours des dernières années, notamment en mer du Nord et au Nigeria, explique Daniel Chartier. «La faiblesse économique européenne a aussi affecté le titre négativement», ajoute-t-il. Si bien qu'aujourd'hui, ses attributs financiers sont attrayants : un rendement du dividende de 5%, un ratio cours/bénéfices de huit fois les profits, et une dette totalisant seulement 25% du capital. «Une reprise économique mondiale, conjuguée à une stabilité des prix du pétrole, devrait améliorer les perspectives de Total», dit le conseiller de Desjardin

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NOTRE SPÉCIALISTE

DANIEL CHARTIER

Vice-président principal et conseiller en placement chez Valeurs mobilières Desjardins