La saison des résultats d'entreprises pour le dernier trimestre, qui dans la majorité des cas boucle l'exercice de 2012, débute aujourd'hui avec un rendez-vous important qui donnera le ton.

Comme de coutume, le géant Alcoa ouvre le bal des publications trimestrielles à la fermeture des marchés cet après-midi. Les analystes financiers s'attendent à voir le plus important sidérurgiste du monde doubler son dernier bénéfice ajusté, à six cents l'action, dans un environnement difficile. Alcoa souffre du ralentissement de la demande industrielle mondiale, et particulièrement de la part de la Chine. Les prix du lingot blanc lustre métallique ont par ailleurs décliné de 2% à la Bourse des métaux de Londres durant cette période.

On aura aussi des nouvelles du groupe d'agrochimie Monsanto plus tôt ce matin. Ces premiers résultats, du côté américain, seront suivis vendredi par la Wells Fargo dans le secteur encore chaud.

Au Canada, l'effeuillage financier débute sur grand écran avec l'entreprise albertaine Shaw Comunications, demain, le groupe montréalais Astral Media sur lequel BCE tente toujours de mettre la main suivra jeudi, ainsi que la torontoise Corus Entertainment et les sociétés mère et fille Cogeco et Cogeco Câble, lundi prochain. Ce sera la première occasion de voir l'impact sur les résultats de ces sociétés de l'acquisition du câblodistributeur américain Atlantic Broadband, terminée le 30 novembre dernier au coût de 1,4 milliard de dollars.

Des profits prévus à la hausse

Dans un tout autre secteur, les résultats du Groupe Jean-Coutu sont aussi très attendus chez nous, jeudi matin. Les profits par action pour ce deuxième trimestre de l'exercice 2013 devraient progresser de 7% à la faveur d'une hausse des ventes de médicaments sous ordonnance, selon les analystes sondés par Bloomberg. À défaut d'être indicatif de la santé de l'économie québécoise, c'est plutôt symptomatique du vieillissement de la population.

En général, les analystes prévoient une augmentation moyenne de 8,5% des profits des 500 entreprises composant l'indice global S&P 500, par rapport à un troisième trimestre sans éclat, selon la firme d'informations financières Bloomberg.

Cette reprise viendrait à la faveur d'une meilleure rentabilité, car une augmentation des ventes par action de seulement 1,7% est prévue. L'incertitude économique en Europe est citée par plus de la moitié des 25 de ces entreprises qui ont récemment risqué des projections.

L'exercice financier de 2012 se bouclerait ainsi avec une hausse de 13,8% des profits globaux des 500 plus importantes entreprises américaines, ce qui expliquerait le bond inespéré presque identique de ce panier de titres en Bourse l'an dernier. Une augmentation des dividendes de l'ordre de 7,4% s'en suivrait, selon les experts qui ont tout de même abaissé leurs cibles depuis le mois d'octobre.

«Nous avons fait beaucoup de chemin en très peu de temps», a dit le gestionnaire Tom Wirth de Chemung Canal Trust, d'Elmira, dans l'État de New York, en entrevue téléphonique à Bloomberg. «Je m'attends à ce que les bénéfices surpassent les attentes. Évidemment, il faudra voir quelques consolidations réussies pour cela.»

Encore meilleur au Canada

Les pronostics sont plus positifs encore du côté canadien. Une augmentation de 16,78% des profits des sociétés composant l'indice global S&P/TSX est attendue même si les ventes par action n'augmenteront que très peu (+1,9%), du troisième au quatrième trimestre. Les flux autogénérés pourraient même plus que doubler cependant que les dividendes n'augmenteront que de 3,1%, suivant le choeur des analystes.

Pour l'exercice entier de 2012, les profits des entreprises canadiennes afficheraient ainsi une hausse de 18,6%, soit davantage que leurs pairs américains. Leur croissance boursière est toutefois sans commune mesure, à 4% pour l'année entière, la faute aux entreprises de ressources en défaveur.

Les analystes considèrent que les occasions comme les difficultés du quatrième trimestre sont généralement bien connues et qu'il devrait y avoir peu de surprises. À l'exception peut-être du côté des secteurs de l'énergie, de la consommation discrétionnaire et peut-être pour quelques industrielles.