Une toute nouvelle action qui se négocie en dollars plutôt qu'en cents et une dette considérablement réduite.

Jeudi, Yellow Media [[|ticker sym='T.Y'|]] a dit vouloir tourner la page sur une année difficile. Mais les analystes sont nombreux à penser que l'entreprise n'est pas sortie du bois

L'éditeur d'annuaires a finalement complété la restructuration de son capital lancée en juillet dernier et qui visait à le soulager de ses importants problèmes de dette. L'exercice a permis de réduire la dette de 1,5 milliard, pour atteindre aujourd'hui 900 millions.

«L'année 2012 a été assez difficile, mais nous tournons maintenant la page. La réduction de notre dette nous donne maintenant la flexibilité financière pour investir dans la transformation numérique», dit Fiona Story, directrice des relations publiques de l'entreprise.

L'ancienne action de Yellow Media, qui portait le symbole YLO, a terminé sa vie mercredi à la fermeture des marchés en clôturant à 6 cents.

Elle a été remplacée par une toute nouvelle action, qui porte le symbole Y. Celle-ci a terminé la journée de jeudi à 6,86$, après avoir oscillé entre 5,40$ et 10$.

Selon Maher Yaghi, analyste chez Desjardins Marché des capitaux, la réduction de la dette de Yellow Media donnera «beaucoup plus de marge de manoeuvre» à l'entreprise.

»Des déclins significatifs»

«Malgré cela, nous prévoyons encore des déclins significatifs dans les revenus et les profits au cours des deux prochaines années. Nous croyons que l'action n'offre pas assez de potentiel à la hausse pour compenser le risque du modèle d'affaires», écrit l'analyste dans une note aux investisseurs.

Les problèmes de Yellow Media ont commencé lorsque ses annuaires en papier ont subi une décroissance rapide de popularité. L'entreprise avait pris le virage numérique, mais les revenus du web n'ont jamais compensé l'effritement des ventes dans l'imprimé.

Le plan de restructuration de Yellow Media n'a pas été facile à faire adopter par les actionnaires et les créanciers. En août, certains créanciers ont tenté de le bloquer en déposant une requête en Cour supérieure. L'entreprise avait elle-même menacé de se placer sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers si le plan échouait.

Yellow Media a fini par bonifier son offre aux créanciers, et ceux-ci se sont ralliés au plan.

Les détails de la restructuration sont complexes. Yellow Media a carrément annulé tous les titres financiers qu'elle avait émis et qui étaient en circulation, tant les actions que les titres de dette, pour les remplacer par de nouveaux.

Argent, actions et dette

En échange de leurs anciens titres, les actionnaires et créanciers ont reçu un mélange d'argent, de nouvelles actions et de nouveaux titres de dette. L'entreprise a notamment aboli toutes ses actions privilégiées et n'émet maintenant que des actions ordinaires.

Le plan stipule aussi que Yellow Media devra verser une part importante de ses futurs excédents de trésorerie à certains créanciers.

Selon la compilation la plus récente effectuée par Bloomberg, cinq analystes recommandaient la vente de l'ancienne action de Yellow Media. Deux suggéraient de la conserver, et un seul en recommandait l'achat.