La Bourse de Toronto a clôturé jeudi en baisse mais a réussi à limiter ses pertes grâce à la progression du cours du pétrole, même si l'espoir de voir avant Noël une entente permettant d'éviter le «précipice fiscal» aux États-Unis commence à s'évaporer.

L'indice composé S&P/TSX a reculé de 14,92 points pour terminer la journée à 12 388,71 points, après avoir affiché plus tôt dans la séance une baisse de jusqu'à 70 points. La Bourse de croissance TSXV a pris 3,98 points à 1180,5 points.

La publication de bonnes données économiques tant aux États-Unis qu'au Canada a cependant été assombrie par les doutes que les leaders républicains et démocrates ne parviennent à s'entendre avant Noël sur un plan budgétaire qui permettrait aux États-Unis d'éviter de plonger dans le soi-disant «précipice fiscal».

Sans un tel accord, une série de hausses d'impôts et de réductions de dépenses entrera automatiquement en vigueur le 1er janvier, ce qui fait craindre aux économistes que les États-Unis ne retombent en récession.

Malgré tout, Wall Street a progressé, préférant se concentrer sur les solides données économiques. La moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a avancé jeudi de 59,75 points à 13 311,72 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a pris 6,03 points à 3050,39 points et que l'indice élargi S&P 500 a gagné 7,88 points à 1443,69 points.

«Nous avons eu de bonnes nouvelles des deux côtés (de la frontière) (...) mais le gros problème est que les inquiétudes sur le précipice fiscal font de l'ombre aux données économiques positives», a observé Jennifer Dowty, gestionnaire de portefeuille chez Gestion d'actifs Manuvie.

La Chambre des représentants du Congrès américain, contrôlée par les républicains, a présenté jeudi un projet de loi qui augmenterait les impôts des Américains qui gagnent plus d'un million de dollars par année. Les leaders démocrates se sont engagés à laisser le projet de loi de la Chambre mourir au Sénat sans tenir de vote, exhortant le leader de la Chambre, John Boehner, à retourner à la table des négociations.

«Si nous avions quelque sorte d'indication que les négociations vont peut-être progresser et que nous pourrions avoir une sorte d'entente, alors les marchés se mettraient à grimper», a estimé Mme Dowty.

«Tout cela est très dépendant des nouvelles et c'est pourquoi nous voyons davantage de volatilité en cours de séance.»

Le dollar canadien s'est apprécié de 0,09 cent US à 101,29 cents US, les cours des matières premières ayant terminé la séance sur une note mitigée. Statistique Canada a malgré tout dévoilé des données jugées positives au sujet des ventes au détail et de la rémunération.

Le prix du pétrole a gagné 15 cents US à 90,13 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York, tandis que le prix du lingot d'or a cédé 21,80 $ US à 1645,90 $ US l'once. Le cours du cuivre a effacé 7 cents US à 3,54 $ US la livre.

L'économie américaine a crû au taux annualisé de 3,1 pour cent pendant le trimestre de juillet à septembre, a indiqué le département américain du Commerce, qui révisait ainsi son estimation précédente d'une croissance de 2,7 pour cent. Les consommateurs ont dépensé davantage et les États et gouvernements locaux ayant participé à la croissance pour la première fois en près de trois ans.

L'économie devrait cependant ralentir au cours du trimestre actuel.

Par ailleurs, l'activité de revente de maisons aux États-Unis a grimpé à son plus haut niveau en trois ans le mois dernier, stimulée par les gains du marché de l'emploi et des taux hypothécaires à des creux record.