Apple (AAPL) a peut-être retrouvé la carte avec le retour de l'application de localisation très appréciée de Google sur ses propres téléphones intelligents, mais le titre cherche toujours sa direction en Bourse.

La plus grosse capitalisation au monde fluctue fortement, avec une inquiétante tendance vers le bas, à l'approche de Noël qui couronnera - ou pas - une saison de ventes remplie de nouvelles étrennes à la popularité encore incertaine.

Jeudi encore, le titre a cédé 9,31$US pièce, à 529$US. Apple se retrouve ainsi au même niveau qu'il y a un mois, loin de son sommet de 705$US de septembre dernier, mais en nette progression de 31% depuis le début de l'année.

Le consensus des analystes demeure très majoritairement favorable à Apple avec 55 recommandations d'achat, 6 de «maintenir», mais 3 avis fermes de vente, lesquels ont peut-être fait le plus de bruit ces dernières semaines. En moyenne, les analystes ciblent un prix de près de 750$US, les plus pessimistes avançant une prévision terrifiante de 300$US seulement.

Deux thèses s'affrontent. La version optimiste veut que les investisseurs américains prennent leur profit après la flambée des cours entre janvier et septembre, de crainte d'une hausse de l'imposition des gains de capital, l'an prochain. Cela implique un retour en masse dans les semaines prochaines.

Les plus pessimistes montrent du doigt les résultats financiers décevants du dernier trimestre, marqué par le report d'achats des consommateurs dans l'attente du lancement de nouveaux produits avec la pomme, et s'inquiètent maintenant sur leur mise en marché.

À défaut d'innovations technologiques étonnantes, l'entreprise de Cupertino a multiplié les produits ces derniers mois avec plus de déclinaisons de l'iPad et une nouvelle génération de l'iPhone, lesquels produits tentent de séduire des consommateurs déprimés par l'économie dans des marchés âprement disputés.

La banque d'affaires Goldman Sachs a apporté jeudi son appui à la firme fondée par Steve Jobs. La firme new-yorkaise, qui a encore une influence certaine sur la Bourse, donne l'avantage à Apple dans la «lutte de titans» qui se joue sur le marché des téléphones intelligents, grâce à sa prédominance dans le marché complémentaire des tablettes.

«La loyauté à l'écosystème d'Apple ne fait qu'augmenter et cela devrait se traduire par une croissance continue (des ventes d'iPhone)», peut-on lire.

L'iPhone 5

L'analyste Shaw Wu, de la firme Sterne Agee, de Birmingham en Alabama, après vérifications auprès de fournisseurs, s'attend de même à ce que l'iPhone 5 surprenne agréablement les actionnaires d'Apple et notamment par une marge brute élevée.

Les rendements et l'approvisionnement continuent de s'améliorer avec des délais de livraison d'un jour seulement comparé à deux à quatre jours, il y a peu, ajoute-t-il.

La demande pour les iPad mini paraît forte, mais les livraisons demeurent limitées en raison de contraintes d'approvisionnement, note par contre l'analyste de Sterne Agee.

La tablette équipée d'un écran de seulement 7,85 pouces de diagonale (19,9 centimètres), destinée à rivaliser également avec les produits de Google et d'Amazon, aurait par ailleurs le malheur de cannibaliser les ventes de sa grande soeur avec son écran de 9,7 pouces (24,6 centimètres).

La dernière mouture de l'iPhone arrive aujourd'hui même en Chine, au Brésil, en Russie, à Taiwan et dans 50 autres pays. L'iPad mini a fait ses débuts en Chine vendredi dernier, avec un système complexe de réservation et deux semaines d'attente.

L'analyste Brian White, de Topeka Capital Markets, qui se dit impressionné par le rapide déploiement des produits d'Apple sur la planète, s'attend à ce que les Chinois «dévorent la pomme» durant l'année du Serpent.

L'arrivée d'iTV

Par ailleurs, des analystes ont commencé à tirer des plans sur la comète iTV. Selon un sondage lancé par la banque d'affaires Morgan Stanley, 11% des foyers américains seraient «extrêmement intéressés» à acheter un téléviseur connecté de la marque Apple pour 1000$.

De son côté, la banque d'affaires Jefferies&Company évoque la perspective d'un téléviseur iTV dans le courant de l'automne 2013. Apple ne commente pas la rumeur sur cette entrée dans le marché de la télévision qui était cher à Steve Jobs.