Il y aura de l'action dans l'air en 2013, s'il faut en croire le choeur des analystes financiers qui prévoit une superformance boursière tant pour les transporteurs aériens Air Canada et WestJet que pour les équipementiers aéronautiques Bombardier et CAE, malgré des profils passablement différents.

L'analyste Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, prévoit que la production continuera d'augmenter tant pour les avions commerciaux à fuselage large que ceux à fuselage étroit, en 2013, grâce à la demande croissante et aux renouvellements de flotte des compagnies aériennes. La hausse du trafic de passagers, de l'ordre de 4% à 4,5% en 2013, suffira, selon lui, à absorber la production additionnelle des constructeurs.

L'aviation d'affaires progresse aussi, mais à un rythme inégal. La demande pour les avions avec une grande cabine est robuste avec des commandes en carnet jusqu'en 2014, cependant que la demande de jets de petite ou moyenne taille semble s'atténuer après un bon départ en 2012, note encore M. Chamoun qui croit que la reprise viendra avec la reprise des économies américaine et mondiale.

Cette toile de fond devrait sourire à Bombardier, mais le titre est en baisse de 16% depuis le début de l'année. La faute aux importants investissements requis par le développement des avions de CSeries et aux liquidités moindres que prévu dégagées des divisions du rail comme de l'aéronautique, explique M. Chamoun. «Vu son cours boursier actuel, Bombardier est apte à un fort rebond au moindre indice d'une amélioration dans l'aviation d'affaires ou à la réussite du premier vol d'essai de la CSeries», prévoit cependant l'analyste de BMO.

Du «poste de pilotage» de RBC Marchés des capitaux, Walter Spracklin note aussi que «la chaleur monte» chez Bombardier avec les importantes commandes de jets régionaux signées ces derniers mois et d'autres à venir au premier semestre de 2013, notamment d'American Airlines, et peut être même d'Air Canada ou d'une compagnie d'aviation chinoise pour des CSeries. «Plus la chaleur monte, plus grand est l'impact potentiel sur les actions de Bombardier», promet M. Sparcklin.

Les pronostics sont aussi positifs pour les transporteurs, WestJet et Air Canada. Ceux-ci devraient continuer de tirer leur profit des conditions de marché serrées sur le marché intérieur et du déploiement «équilibré» de leur flotte dans la plupart des marchés internationaux, à l'exception peut-être du marché transfrontalier, où l'analyste Fadi Chamoun s'attend à une pression modérée sur les revenus par passagers. Selon son collègue de RBC, ces titres ont encore bien du potentiel en dépit de gains boursiers de 76% et 50%, respectivement, depuis le début de l'année.

Dans le cas de CAE, la progression viendra surtout du secteur de l'aviation civile internationale et des gains et synergies sont attendus de l'acquisition d'Oxford Aviation Services en août dernier, prévoit l'analyste de BMO. Le service de recherche de la RBC recommande également ce quatrième titre pour une «superformance» de marché à un risque supérieur. L'action de CAE est pratiquement au même niveau de prix qu'en début d'année, à 10,06$.