Les prix du pétrole ont terminé en baisse jeudi à New York, en dépit d'une forte escalade de la violence au Proche-Orient, dans un marché new-yorkais miné par des statistiques économiques ternes aux États-Unis et par une nouvelle hausse de l'offre dans le pays.

Sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre a abandonné 87 cents à 85,45 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a terminé à 110,98 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,37 dollar par rapport à la clôture de mercredi.

L'écart entre les prix de ces deux contrats pétroliers de référence s'est encore élargi à 25,53 dollars, et se situe à son plus haut niveau de l'année.

«Il s'agit de l'écart le plus important (entre ces deux contrats) depuis le 14 octobre 2011» exactement, lorsqu'il avait atteint 27,88 dollars, a précisé Matt Smith, de Schneider Electric.

Dans un contexte de très nette montée des tensions au Moyen-Orient, avec le lancement par Israël d'une vaste opération militaire contre les Palestiniens de Gaza, le brut new-yorkais n'a pas réussi à se maintenir dans le vert, après une ouverture en hausse.

«Le marché du WTI est beaucoup moins directement affecté que le Brent par le risque d'une perturbation de l'approvisionnement» en provenance du Proche-Orient et du Moyen-Orient, a expliqué Matt Smith, de Schneider Electric.

Les violences sont pourtant montées d'un cran dans la région jeudi: deux roquettes tirées de Gaza sont tombées pour la première fois dans la région de Tel-Aviv, au deuxième jour de l'opération israélienne «Pilier de Défense» contre les groupes armés de Gaza.

Déclenchées mercredi avec l'assassinat du chef des opérations militaires du mouvement islamiste Hamas, les frappes israéliennes ont fait 15 morts palestiniens, et au moins 150 blessés, tandis qu'un tir de roquette a tué trois Israéliens.

«Contrairement à l'Europe, une grande partie de notre approvisionnement vient d'ailleurs, du Venezuela, du Canada, du Mexique, (...) et il faut aussi compter bien sûr aux États-Unis avec une très forte hausse de l'offre», a-t-il poursuivi.

En effet, dans la matinée, le Département américain de l'Énergie (DoE), a fait état d'une nouvelle hausse des stocks hebdomadaires de brut aux États-Unis, de 1,1 million de barils sur la semaine achevée le 9 novembre, même si cette progression était moins forte que prévu.

Par ailleurs, du côté des statistiques économiques, les nouvelles inscriptions au chômage aux États-Unis ont enregistré leur hausse la plus forte en sept ans après le passage de l'ouragan Sandy sur le nord-est du pays.

Et la banque centrale américaine a indiqué que l'activité manufacturière de la région de New York avait continué de se dégrader pour le quatrième mois d'affilée en novembre, celle de la région de Philadelphie ayant rechuté en novembre après un mois de hausse.

«Le paysage général, notamment du point de vue de la demande, est loin d'être réjouissant» en ce moment, a noté M. Smith.