Une nouvelle avalanche de ventes de la part des actionnaires initiaux de Facebook (FA) est à craindre alors qu'expire la troisième période de blocage des actions.

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Une tranche de quelque 777 millions d'actions est libérée pour la vente, ce matin même. Un nouveau quota de 156 millions d'actions sera cessible le 14 décembre prochain. La dernière phase de levée de blocage, visant 47 millions d'actions, est prévue pour le 18 mai 2013.

Le volume en circulation double avec ces additions alors que le titre peine à se maintenir à un niveau décent depuis son premier appel public à l'épargne à fort prix. Émises à 38$US le 15 mai dernier, les actions de Facebook ont perdu près de la moitié de leur valeur depuis.

Les 504 millions d'actions de Mark Zuckerberg bloquées depuis l'introduction en Bourse de Facebook devaient être libérées aujourd'hui, mais le fondateur et président de Facebook avait annoncé d'entrée de jeu qu'il n'y toucherait pas avant septembre 2013 «en signe de confiance dans l'entreprise».

Les initiés n'ont pas tous cette hardiesse. L'analyste Brian Wieser, de Pivotal Research Group, estime que la haute direction a cédé le quart de ses actions depuis que les restrictions de vente les assujettissant ont été levées, le 31 octobre. Sheryl Sandberg, nulle autre que l'actuelle directrice générale de Facebook, a notamment cédé près de 353 000 actions pour un total de 7,4 millionsUS, sitôt levée l'interdiction, révèle un document remis à la Securities and Exchange Commission (SEC).

D'autres documents de la SEC indiquent que Ted Ullyot, directeur général, David Spillane, directeur comptable, et Schroepfer Michael Todd, coresponsable de l'ingénierie de Facebook, ont également vendu des titres dernièrement. Les deux premiers ont respectivement engrangé 3,13 millions US et 5,4 millions US en cédant, pour le premier, 149 000 actions et, pour le second, 256 000 titres.

Les investisseurs institutionnels ont quant à eux largué la moitié de leurs avoirs de manière opportuniste, estime Brian Wieser, de Pivotal. Le 16 août, le jour même où leurs titres étaient libérés, ces faux amis comme Microsoft (1,6% du capital), Goldman Sachs et le fonds d'investissement russe DST ont remis plus de 250 millions d'actions sur le marché.

Mais la sortie la plus remarquée a été celle de Peter Thiel, président du fonds d'investissement Clarium Capital, cofondateur de PayPal et membre du conseil d'administration de Facebook. Le 18 mai, jour de l'introduction en Bourse de FB, il avait vendu pour 640 millions US d'actions. Trois mois plus tard, à la fin du premier lock-up, il s'est délesté d'une vingtaine de millions d'actions additionnelles pour 400 millions US.

Pour leur part, les employés auraient revendu les trois quarts de leurs actions, depuis qu'ils y sont autorisés, selon les estimations de l'analyste de Pivotal. Avec la dernière levée du blocage qui les concernait, 234 millions d'actions additionnelles sont devenues admissibles à la vente. Les salariés ne sont pas tenus, comme les hauts dirigeants, de déclarer leurs cessions de titres aux autorités boursières.

L'analyste Brian Wieser croit que le marché saura absorber les actions mises en circulation aujourd'hui. «La pression à la baisse sur le prix des actions devrait être limitée. La demande des investisseurs institutionnels est susceptible d'émerger si la vente s'avère lourde à des prix réduits», écrit-il confiant que les actionnaires de la première heure sauront se garder une petite gêne vu la faiblesse du prix de l'action.