À quoi faut-il s'attendre de Bombardier à la veille de la publication des résultats financiers pour le troisième trimestre, demain matin? Voici les observations de quatre différents analystes.

Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, prévoit des délais pour le jet CSeries.

«Nous avons le sentiment que la direction de Bombardier fournira cette semaine un rapport d'étape reportant le premier vol dans trois à cinq mois. Cela ne sera pas une surprise pour tous ceux qui suivent de près le programme», écrit l'analyste qui souligne qu'un pareil retard aura peu de conséquences sur les coûts du projet.

En ce qui a trait aux flux de trésorerie, deuxième aspect parmi les plus suivis par les investisseurs à l'heure actuelle, l'analyste prévoit une amélioration aux troisième et quatrième trimestres, par rapport au premier semestre, même si cela ne rejoindra pas nécessairement les objectifs de maintien des liquidités de l'entreprise.

BMO prévoit que les actions surperformeront le marché et projette un prix cible de 5$ pour les 12 prochains mois. Le titre a perdu 14 cents, à 3,54$, hier, dans un marché légèrement à la baisse. Il a largué 14% de sa valeur depuis le début de cette année marquée par le lancement de la CSeries.

Joe Nadol, de la firme américaine JPMorgan Chase, exprime aussi son scepticisme quant à la CSeries.

«Nous serions surpris que la direction de Bombardier ne retarde pas l'objectif d'un premier vol CSeries à la fin de l'année ou ne reconnaisse pas, à tout le moins, le risque accru,» écrit l'analyste new-yorkais selon qui un délai de trois à six mois est plus probable.

JPMorgan maintient une recommandation «neutre» sur le titre et ne fait pas de projection de prix.

Cameron Doersken, de la Financière Banque Nationale, s'inquiète pour le court terme.

Bombardier doit livrer un jet de la CSeries complètement assemblé dans les prochaines semaines s'il veut réaliser un vol inaugural d'ici la fin de l'année, selon ses plans, rappelle l'analyste.

La division ferroviaire de Bombardier ne pourrait atteindre avant 2013 la marge bénéficiaire de 8% escomptée, croit-il.

La FBN déprécie sa cible de 4,50$ à 4,25$, en raison de la baisse des ventes de jets régionaux et d'avions d'affaires Challenger. Bombardier Aéronautique a livré 61 appareils au cours du trimestre, dont 46 jets d'affaires, 14 jets régionaux et 1 avion amphibie. Il s'agit d'une diminution par rapport aux 68 appareils rendus l'an dernier.

Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, croit au potentiel de Bombardier.

Bombardier a connu un autre solide trimestre avec pour plus de 6 milliards de dollars de nouvelles commandes, souligne l'analyste selon qui le marché ne récompense pas le titre à sa juste valeur. «Clairement, l'accent reste mis sur le développement de la CSeries et, à ce titre, nous restons d'avis que le premier vol sera un important catalyseur à court terme.»

L'analyste de la Royale est plus préoccupé par la sous-performance de Bombardier Transports. Un redressement pourrait venir avec le renouvellement du contrat ferroviaire chinois à la fin de ce trimestre, et la réalisation des contrats en carnet, croit-il.

Avec un escompte de 45% par rapport aux entreprises comparables, M. Spracklin voit beaucoup de potentiel d'appréciation pour Bombardier. La cible est à 5$, mais le risque est à la hauteur.