Plusieurs titres québécois sont sur la sellette au moment où l'ouragan Sandy s'abat la côte est des États-Unis.

Parmi les entreprises cotées, le Groupe CVTech apparaît comme le premier bénéficiaire. L'entreprise de Drummondville se spécialise dans l'entretien et la réparation des lignes de transmission électrique. Le titre a d'ailleurs pris 7%, à 1,07$, dans un marché autrement ennuyant, à la Bourse de Toronto, hier.

«CVTech est normalement tributaire de ces tempêtes, note Pierre Lacroix, vice-président et analyste de recherche, infrastructure et industries diversifiées, chez Valeurs mobilières Desjardins. Pour ce qui est de juger de l'ampleur du bénéfice, c'est prématuré et ça dépend de la région touchée et des ententes que CVTech a avec les services publics locaux.»

Les producteurs québécois de bois d'oeuvre, comme Tembec, et de panneaux de bois, comme Norbord, peuvent aussi d'ores et déjà s'attendre à profiter de l'après-Sandy. Ce sera un revirement pour cette industrie qui compose avec la faiblesse de la demande et des prix malgré la lente et graduelle reprise amorcée sur le marché de l'habitation aux États-Unis.

Les actions de Tembec ont progressé de 2,3% à 2,26$ dans un faible volume à Toronto, hier. Le titre demeure bas comparé à son sommet de 4,15$ pour les 12 derniers mois.

Tout le contraire pour le titre de Norbord, en retrait de 2% pour la journée, mais c'est après avoir presque triplé de valeur en 12 mois. L'entreprise a gagné l'estime de plusieurs analystes au cours des dernières semaines. Les experts de TD Valeurs mobilières, Salman Partners et Scotia Capital ont tous relevé leur cible de prix, vendredi dernier, à l'instar de leurs collègues de RBC Marché des capitaux, il y a deux semaines. Norbord a 13 usines de panneaux de bois aux États-Unis, en Europe et au Canada.

Le camionneur Transforce, spécialisé dans la livraison de colis et de courrier, pourrait aussi profiter du malheur des uns lorsqu'il s'agira de regarnir les étagères des grands magasins et entrepôts.

L'impact, s'il est certain, reste toutefois bien difficile à quantifier pour le moment, de dire l'analyste Maxim Sytchev, de la firme AltaCorp, de Calgary.

Top 10 américain

Aux États-Unis même, les grands perdants sont évidemment les réassureurs et assureurs de dommages, comme Chubb, Travelers et Allstate, qui se partageront la facture. On parle déjà de 20 milliards US de dégâts, dont la moitié assurée, ce qui ferait de Sandy le cinquième ouragan parmi les pires de l'histoire. Les transporteurs aériens dont les vols sont annulés, les restaurateurs et tous les autres commerces contraints de fermer boutique pour au moins deux jours en verront aussi les conséquences sur leur chiffre d'affaires.

Oliver Chen, analyste chez Citigroup, estime que les chaînes de détaillants American Eagle Outfitters, Limited Brands et Urban Outfitters sont les plus à risque puisqu'elles sont les plus exposées dans la région traversée par Sandy.

Du côté des gagnants, le magazine américain Forbes en a déjà désigné 10. En tête de liste figurent bien entendu les quincaillers Home Depot et Lowe's, qui ont profité de la ruée vers les piles, génératrices, lampes de poche, planches de contre-plaqué et d'autres matériaux de construction. Ces magasins entrepôts profiteront aussi de la reconstruction, le moment venu.

Les fabricants de pompes d'assèchement et de drainage Xylem et PentAir sont aussi cités de même que Proctor &  Gamble, non seulement un géant des produits d'hygiène et de beauté, mais aussi le propriétaire du fabricant de piles Duracell.

Les grands constructeurs et cabinets de génie sur la côte est américaine s'appellent Granite Construction et Fluor Corp tandis que les camionneurs Swift Transportation et JB Hunt fournissent les magasins.

Facebook serait aussi un grand gagnant. Eh oui! Le besoin de socialiser se fera sentir pendant l'ouragan, pourvu que les lignes de communication tiennent le coup. On peut prévoir aussi beaucoup d'activité sur Twitter.

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