Profitant du congé des marchés boursiers canadiens, notre chroniqueur jette un regard sur la performance relative des titres québécois à la Bourse durant les sept premiers mois de l'année.

Les entreprises québécoises ont progressé de 4,2% en moyenne depuis le début de l'année en Bourse, suivant l'indice Morningstar Québec. Une performance plus qu'honorable sachant que l'indice général composé de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX, a perdu 2,4% de sa valeur durant cette même période. Les petites capitalisations canadiennes représentées par l'indice S&P/TSX Venture font pire figure avec une chute de valeur de 20,1% depuis le début de l'année.

La Financière Banque Nationale calcule cet indice québécois toutes les semaines. Il s'agit d'une moyenne d'entreprises inscrites aux Bourses de Toronto ou Vancouver ayant leur adresse postale au Québec. La moyenne est pondérée par la capitalisation boursière de chaque constituante, et aucune ne peut compter pour plus du vingtième de l'indice. La liste est limitée aux seules entreprises ayant au moins pour 150 millions de dollars d'actions en circulation, c'est-à-dire à des entreprises de moyenne et grande importance. On y trouve actuellement 54 titres, tous inscrits à Toronto, sur une possibilité de 147 entreprises québécoises cotées.

Les titres québécois avaient déjà une bonne avance sur l'ensemble des titres canadiens, à la mi-année. L'avantage s'est creusé avec l'avance généralisée du marché en juillet et encore plus avec le recul global de la semaine dernière.

Héroux-Devtek en tête

En tête de liste, on trouve les titres qui ont fait la manchette au cours des derniers mois. À commencer par Héroux-Devtek, avec un gain de 68,15%, les actionnaires étant manifestement ravis du délestage de ses activités de produits industriels et d'aérostructures. Le fabricant de trains d'atterrissage dispose d'une cagnotte de 230 millions, dont une bonne partie pourrait être retournée sous forme de dividendes aux actionnaires.

La deuxième marche du podium est pour le fabricant Vêtements de sport Gildan, avec un gain boursier de 54,96% au 3 août. On attendait pourtant peu de choses de la multinationale du t-shirt. Il lui a suffi de faire moins pire qu'annoncé avec la hausse du prix du coton et de faire miroiter un profit au terme de l'exercice en cours pour retrouver la faveur des investisseurs.

Alimentation Couche-Tard est le titre chouchou des investisseurs depuis l'acquisition à prix d'aubaine de la chaîne Statoil Fuel&Retail. Le titre affiche un gain de 49,87% sur sept mois. Il reçoit toujours la faveur de 9 analystes sur 12 qui le suivent, avec un potentiel de rendement additionnel de 10,6%.

Rona, en avance de 42,61% après sept années de déclin, profite de l'intérêt de la chaîne Lowe's. À 13,89$ l'action, le quincaillier montréalais demeure en deçà des 14,50$ que le prédateur américain se disait prêt à avancer. Certains analystes, comme Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, voient même Lowe's rempiler jusqu'à 19$ pour emporter la mise. Comme entité indépendante, Rona serait proche de sa juste valeur.

La cinquième hausse boursière en importance appartient à Dollarama, avec un gain de 40,70%. L'entreprise a étonné plus d'un analyste avec sa formule gagnante de vente de produits à petits prix, même dans une période économique difficile. Le titre approche maintenant la cible de prix pour les 12 prochains mois, pour un potentiel de rendement additionnel d'au plus 6,7%. À moins de surprises, évidemment. Dollarama compte plus de 700 magasins, dont les deux tiers sont situés hors du Québec.

Secteur des ressources

Parmi les entreprises moins connues, soulignons l'apparition au neuvième rang de Ressources La Mancha (+25,91%). Ce producteur d'or actif en Australie et en Afrique dans le top 10 a été racheté par la société Weather Investments II, du milliardaire égyptien Naguib Sawiris. Il n'y a aucune chance donc de le revoir dans un prochain top 10.