L'introduction ratée d'un nouveau logiciel sur la Bourse de New York par la firme de courtage Knight Capital, qui lui a coûté 440 millions de dollars et a affecté le cours de plusieurs titres, est «inacceptable», ont estimé vendredi les autorités boursières américaines (SEC).

«L'erreur apparente de courtage commise par Knight Capital Group mercredi reflète le type d'évènement qui peut alimenter les inquiétudes des investisseurs sur les marchés boursiers de notre pays», a déclaré Mary Schapiro, présidente de la SEC, dans un communiqué.

Suite à cet incident, qui pose à nouveau la question des techniques sophistiquées de plus en plus répandues parmi les professionnels, elle a demandé «l'accélération des travaux en cours sur une nouvelle réglementation» qui exige la mise en place de «programmes spécifiques pour assurer la capacité et l'intégrité des systèmes» sur les places boursières. Elle a aussi convoqué une table ronde sur le sujet «dans les semaines à venir».

Knight Capital a fait face à un «problème technique» lorsque son nouveau logiciel a été lancé à l'ouverture de la Bourse mercredi matin, provoquant l'envoi par erreur sur le marché de nombreux ordres.

«Faire confiance aux ordinateurs fait partie de la vie, non seulement sur les marchés, mais aussi sur virtuellement toutes les facettes de l'économie. Cela ne veut pas dire que nous ne devons pas essayer de réduire la possibilité d'erreurs techniques et de limiter leurs effets quand elles surviennent», a noté Mary Schapiro.

«Même si l'événement de mercredi est inacceptable, je remarque que plusieurs des mesures qui avaient été prises suite au krach éclair ont permis d'en limiter les impacts», a-t-elle ajouté en allusion aux perturbations du marché survenues le 6 mai 2010.

Le Dow Jones avait alors plongé de près de 1000 points en quelques minutes. Les régulateurs des marchés américains, la SEC et la CFTC, avaient quelques mois plus tard mis en cause un algorithme de ventes, processus informatique complexe permettant une vente massive en quelques minutes.