Une peur contagieuse a secoué les grandes places boursières, hier, avec l'envolée des taux d'intérêt de l'Espagne au-dessus des 7% pour les échéances de 10 ans, un niveau jugé insoutenable. Une peur conjuguée au risque d'une sortie imminente de la Grèce de la zone euro et à des inquiétudes concernant la solvabilité des régions espagnoles et italiennes.

Courroie de transmission, l'euro s'est enfoncé à des niveaux qu'on n'avait pas vus depuis 2 ans comparativement au dollar américain et depuis 11 ans face au yen, bouleversant les prix des matières premières et du pétrole, libellés en US. Tour du monde boursier.

Madrid

Première concernée, la Bourse de Madrid s'en tire relativement bien après avoir réduit ses pertes à la clôture. L'indice global du marché termine en baisse de 1,1%, à 6177,4 points, après avoir perdu plus de 5% à la mi-journée dans un marché paniqué par la crainte que la quatrième économie de la zone euro doive demander une aide financière globale et non plus seulement pour ses banques. Vendredi, l'Ibex-35 avait déjà plongé de 5,8%, en dépit du feu vert de la zone euro au plan d'aide aux banques espagnoles, qui prévoit une enveloppe pouvant aller jusqu'à 100 milliards d'euros.

Athènes

Pour sa part, la Bourse d'Athènes accuse durement le coup avec un plongeon de 7,1% de l'Athex, à la veille de l'arrivée en Grèce des inspecteurs de la troïka. L'indice bancaire chute de 9,8%, la déroute touchant toutes les banques. La principale du pays, la Banque Nationale de Grèce, largue 11,3%. Les auditeurs de la Commission européenne, du Fonds monétaire international et de la Banque centrale européenne arrivent aujourd'hui à Athènes, où ils ont rendez-vous avec le ministre des Finances le 26. Ils doivent notamment trouver des économies de 11,5 milliards d'euros dans le budget grec sur 2013 et 2014, malgré la dépression économique.

Lisbonne

Du côté du Portugal, la Bourse de Lisbonne clôture avec une baisse de 3,4%, à 4591,92 points. Tous les titres du PSI-20, qui regroupe les valeurs vedettes de la place lisboète, sont dans le rouge, les secteurs de l'énergie et de la banque plus encore. L'électricien Energias de Portugal (-6,6%) et sa filiale pour les énergies renouvelables (-5,8%) enregistrent les plus fortes baisses. La Bourse portugaise avait déjà commencé à décrocher vendredi.

Francfort

Le banquier de l'Europe écope avec les autres. L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort recule de 3,2%, submergé par les inquiétudes des investisseurs.

Les valeurs financières ont été les plus éprouvées, avec par exemple une baisse de plus de 6% pour Commerzbank, et de plus de 4,5% pour Deutsche Bank.

New York

L'onde de choc a perdu un peu de force en traversant l'océan, le passage du temps aidant à calmer les esprits. La Bourse de New York recule tout de même de 0,8% et le NASDAQ, à dominante technologique, de 1,2%. À l'angoisse causée par la crise de la dette en Europe s'ajoutent les inquiétudes concernant la reprise américaine et la déception suscitée par les résultats de plusieurs entreprises. Le géant de la restauration rapide McDonald's recule ainsi de 2,9%, à 88,94$US, après avoir accusé une chute de 4% de son bénéfice net du deuxième trimestre en raison de l'effet de change. Le secteur des valeurs technologiques était aussi particulièrement malmené.

Toronto

À Toronto, l'intérêt des Chinois pour Nexen et Talisman Energy a permis de contenir le recul des cours à 0,7%. L'indice global S&P/TSX clôture à 11 545,5 après avoir touché un seuil bas de 11 416,5 dans la première heure de négociation. Ici aussi, les valeurs liées aux secteurs des ressources naturelles et à la finance sont les plus touchées, les actifs à risque n'ayant pas les faveurs des investisseurs.