Les résultats des sociétés américaines semblent vraiment plaire aux investisseurs. En effet, alors que la publication des résultats s'est intensifiée cette semaine, l'indice S&P 500 a gagné 3% au cours des 5 dernières séances.

Les résultats sont encore fragmentaires. Jusqu'à maintenant, 102 sociétés formant l'indice ont publié leurs résultats. Elles seront 307 à le faire durant le mois de juillet, 164 en août et 25 en septembre selon les données compilées par Marco Lettieri, économiste à la Financière Banque Nationale.

Les bénéfices rapportés par les 102 entreprises les plus impatientes à faire connaître leurs résultats ont constitué une heureuse surprise. Ils sont 3,2% supérieurs aux consensus des analystes. Par contre, les ventes n'ont pas été aussi bonnes. Elles sont 0,2% inférieures aux prévisions.

Ce sont de bons résultats, mais ils doivent être pris avec un grain de sel, explique M. Lettieri. Ces résultats sont supérieurs aux prévisions, mais il faut comprendre que ces prévisions ont souvent été réévaluées à la baisse au cours des derniers mois. C'est devenu la pratique à Wall Street. Ce que les entreprises veulent éviter, c'est de réserver une mauvaise surprise le jour de la publication des résultats. C'est pourquoi elles s'assurent de faire baisser les attentes dès qu'un doute s'installe quant à la rentabilité de leurs activités.

Il faut également se méfier des résultats et ne pas perdre de vue que les marges bénéficiaires diminuent constamment, note l'économiste de la Financière. Il prévoit qu'elles seront plus faibles cette année que l'année dernière. Pour contrer la diminution des marges, il faudra que les ventes augmentent. Ce sera le défi auquel les sociétés feront face au cours des prochains trimestres, croit M. Lettieri.

Les Bourses à la hausse

Bons ou pas, les résultats du 2e trimestre ont un impact très positif sur les marchés boursiers. L'indice S&P 500 est à son plus haut niveau depuis le début du mois de mai.

La situation est similaire en Europe où là aussi les profits de plusieurs sociétés excèdent les attentes. À ce jour, 64% des sociétés qui ont publié leurs résultats ont surpassé ou égalé les bénéfices que prévoyaient les analystes sondés par Thomson Reuters. Les profits sont en hausse de 3,4% en moyenne comparativement à l'année précédente. Cela a permis aux investisseurs d'oublier les problèmes entourant les dettes souveraines et la situation des banques espagnoles, et les principaux indices boursiers européens ont atteint leur plus haut niveau depuis plus de deux mois.

Hier, c'était au tour d'Electrolux de surpasser les prévisions des analystes. Le titre a bondi de 5,5% même la société s'empressait de prévenir que la demande pour ses produits pourrait être légèrement à la baisse pour l'ensemble de l'année.

Même les titres des entreprises qui enregistrent des pertes peuvent s'apprécier si les investisseurs ont été bien préparés. Ce fut le cas de Nokia hier. Le titre, qui a perdu 80% de sa valeur depuis le début de 2011, a bondi de 13% après que la compagnie eut déclaré une perte plus petite que ce que les analystes prévoyaient.

En Europe, une attitude plus souple de l'Allemagne qui disait hier approuver le plan de sauvetage de l'Espagne a eu aussi comme effet de rassurer les investisseurs.

Mais vaut mieux profiter de l'été, car cette embellie boursière pourrait prendre bientôt fin, craint Marco Lettieri. «À 1375, l'indice S&P 500 se situe déjà dans le haut du corridor de valorisation que nous estimons être raisonnable», dit-il. Compte tenu des perspectives pour les six prochains mois, la valeur de l'indice à la fin de l'année devrait être de 1340, selon l'économiste de la Financière.