Les vedettes du Net lèvent le voile sur leur performance du deuxième trimestre à partir d'aujourd'hui. La ronde démarre en fin d'après-midi avec Yahoo! Le site d'enchères en ligne eBay (le 18 juillet) et Google (le 19) entreront dans la danse la semaine prochaine. Facebook est au programme pour le 26 juillet.

«Nous nous attendons à une solide croissance des grands de l'industrie malgré les vents économiques contraires, le taux de change défavorable ainsi que les pressions sur les marges bénéficiaires», affirment les analystes Colin Sebastian et Gregor Schauer, de la firme d'analyse indépendante Robert W. Baird and Co., de Milwaukee, au Wisconsin.

L'économie américaine stagnait et l'euro a perdu près de 3% de sa valeur face au dollar américain, pendant ces derniers trois mois. Les étoiles du web ont elles-mêmes connu des sorts divers en Bourse durant cette période. Les actions d'eBay ont surperformé avec un gain de 14% tandis que le NASDAQ reculait de 5%. Pour sa part, Google est en retrait de 10% en dépit d'une remontée récente. Facebook n'a jamais retrouvé son prix d'émission de la mi-mai.

Yahoo! [[|ticker sym='YHOO'|]]

L'Analyste Brian Wieser, de la firme de recherche indépendante Pivotal d'Edmonton, s'attend à ce que Yahoo! profite du dévoilement aujourd'hui pour confirmer dans ses fonctions l'actuel chef de la direction par intérim, Ross Levinsohn. Le conseil d'administration de Yahoo! est réuni pour choisir le successeur de Scott Thompson, emporté en mai par un scandale déclenché par des inexactitudes sur son cursus universitaire après seulement quatre mois en fonction. Avant sa nomination comme chef de la direction par intérim, M. Levinsohn dirigeait la branche médias de Yahoo! au niveau mondial.

Pivotal note que Yahoo! perd des parts dans son marché principal et ne réussit pas à tirer profit de ses investissements en Asie. Les agences de publicité auraient par ailleurs «un haut degré d'indifférence» pour l'image de l'entreprise qu'elles ignorent du coup dans leur stratégie médias.

Brian Weiser prévoit un profit par action de 24 cents US, par rapport à 18 cents US l'an dernier, sur des revenus inchangés de 1,2 milliard US.

Google [[|ticker sym='GOOG'|]]

La firme d'analystes Baird prévoit pour sa part une croissance régulière tant du bénéfice que des revenus de Google, avec une fréquentation accrue de ses sites mais une tarification (coût par clic) moins payante. Le navigateur Chrome de Google a dépassé l'Explorer de Microsoft en popularité avec 310 millions d'utilisateurs actifs en juin, note-t-on. Sa part de l'internet mobile est ferme: le système d'exploitation Android a atteint le million d'activations quotidiennes en juin. Le marché publicitaire pour le moteur de recherche serait par contre «un peu mou». Les analystes sont aussi anxieux de connaître les projets de Google pour la division mobilité de Motorola dont l'acquisition a finalement été bouclée en mai.

eBay [[|ticker sym='EBAY'|]]

L'équipe d'analystes de Baird avoue avoir aussi un coup de coeur pour eBay. Les résultats du deuxième trimestre pourraient surprendre alors que la croissance dans le marché adolescent américain devrait compenser les pressions de l'Europe sur les marges d'eBay autant que de PayPal. La forte croissance des ventes de produits motorisés contrebalancerait de même une certaine mollesse dans le secteur des vêtements. Les analystes recensés par l'agence Bloomberg prévoient un bénéfice par action de 55 cents US et une croissance des recettes de 22%, à 3,4 milliards US.

Facebook [[|ticker sym='FB'|]]

Le marché attend de pied ferme la prochaine communication de Facebook puisque la fuite quant à ses perspectives financières pour ce deuxième trimestre et pour l'année 2012 avait interféré avec son entrée sur le marché NASDAQ à prix fort. «Compte tenu des corrections apportées aux prévisions de croissance au cours de la tournée de présentation, nous croyons que les résultats du deuxième trimestre satisferont les principales attentes», notent les analystes de Robert W. Baird. Les commentaires de la direction quant au troisième trimestre suscitent d'ailleurs beaucoup plus d'intérêt. Les analystes s'attendent à ce que Facebook signale des progrès quant à la monétisation des nouveaux formats publicitaires sur les appareils mobiles.