Les Bourses européennes ont fini dans le vert lundi, portées par l'espoir de nouvelles mesures de soutien de la Banque centrale européenne après la bonne surprise de l'accord conclu vendredi à Bruxelles.

À la clôture, Paris gagnait 1,36%, Londres 1,25%, Francfort 1,24%. Milan grappillait 0,24% et Madrid 0,09%.

«Les investisseurs anticipent une décision de la Banque centrale européenne (jeudi) qui viendrait soulager encore la zone euro», souligne Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.

Les économistes s'attendent à ce que l'institut de Francfort baisse son taux directeur, actuellement à 1% son plus bas niveau historique, au moment où l'activité économique de l'union monétaire patine et où l'inflation semble maîtrisée.

Pour les analystes de Saxo Banque, «cette décision s'inscrirait dans la continuité, avec les mesures adoptées lors du sommet», des 28 et 29 juin.

Sur le marché obligataire, les taux d'emprunt à 10 ans de l'Espagne et de l'Italie ont eux aussi poursuivi leur recul.

Les investisseurs continuaient à accueillir avec optimisme les annonces du sommet de Bruxelles des 28 et 29 juin et notamment la décision de mettre en place d'ici à fin 2012 un mécanisme qui permettra de recapitaliser les banques directement via les fonds de secours européens.

Autre avancée qui portait le secteur bancaire: le statut de créancier préférentiel devrait être retiré au mécanisme européen de stabilité (MES) quand il apportera son soutien aux banques espagnoles.

«Contrairement à la Grèce, les investisseurs ne devront pas attendre que les dettes du Fonds européen de stabilité financière (FESF) soient remboursées pour être payés, ce qui devrait générer moins de tensions sur les marchés», se félicitaient les analystes de Saxo Banque.

Cependant, selon M. Murail, le rebond du marché reste «surtout technique, beaucoup d'opérateurs rachetant des actions des banques pour couvrir leurs positions vendeuses et la tendance reste fragile».

Il reste en effet de nombreuses inconnues, en particulier quant au lancement du nouveau fonds de secours (MES) et à son fonctionnement. Les investisseurs pourraient en savoir plus lors d'un Eurogroupe lundi 9 juillet.

Les indicateurs européens demeurent également très préoccupants. Le taux de chômage dans la zone euro a atteint en mai un nouveau record, à 11,1% de la population active, tandis que l'activité du secteur manufacturier a enregistré en juin sa plus forte contraction trimestrielle depuis trois ans, selon Markit.

L'économie américaine a envoyé de son côté des signaux contradictoires. Les dépenses de construction ont certes connu en mai leur hausse la plus forte en 17 mois, mais l'indice ISM manufacturier, très suivi par le marché, a reculé plus fortement qu'attendu.

New York était en légère baisse, le Dow Jones perdant 0,47% et le Nasdaq 0,07% à 15H50 GMT.

Sur le marché des changes, l'euro perdait du terrain face au dollar. À 15H50 GMT, il valait 1,2580 dollar, contre 1,2654 dollar vendredi soir.