Les Bourses européennes ont plongé lundi à la clôture, les marchés marquant de plus en plus leurs craintes pour la situation de la zone euro en cas d'échec d'un sommet européen crucial les 28 et 29 juin à Bruxelles, tandis que les taux espagnols et italiens se tendaient à nouveau.

À la clôture, Paris chutait de 2,24%, Londres de 1,14%, Francfort de 2,09%, Madrid de 3,67%, Milan de 4,02%, Lisbonne de 0,94%. Athènes plongeait de 6,84%.

Le sommet européen jeudi et vendredi à Bruxelles doit se pencher sur les difficultés les plus urgentes rencontrées dans la zone euro notamment par l'Espagne et la Grèce.

Les marchés attendent des solutions qui permettraient à la zone euro de retrouver le chemin de la prospérité et donneraient du même coup un souffle d'air frais à l'économie mondiale dans son ensemble.

Le «scepticisme» à l'égard du sommet européen «s'est renforcé depuis le début de la séance» de lundi, étant donné que «le mini-sommet de la fin de la semaine dernière en Italie n'a débouché sur aucun progrès réel entre les leaders des quatre principales nations» de la zone euro, a estimé Ishaq Siddiqi, d'ETX Capital.

La chancelière allemande Angela Merkel a répété lundi ses craintes qu'à l'occasion du sommet de Bruxelles «toutes sortes d'idées de mutualisation» de la dette se multiplient, à laquelle l'Allemagne continue de s'opposer.

«Quand je pense au sommet, ce qui m'inquiète est qu'il y aura toutes sortes d'idées de mutualisation de la garantie (des dettes souveraines) et trop peu d'idées pour plus de contrôle» des finances des États de la zone euro, a-t-elle déclaré dans un discours prononcé à l'occasion d'une conférence sur le développement durable à Berlin.

Elle a fait valoir par ailleurs que les projets d'euro-obligations à plus ou moins court terme («eurobills» ou «eurobonds») étaient «contraires à la Constitution» allemande.

Plusieurs pays, France en tête, devraient tenter de tirer profit du sommet pour promouvoir cette idée de mutualisation de la dette sous des formes plus ou moins poussées.

Pour sa part, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a plaidé en faveur d'un «calendrier clair» d'intégration économique européenne.

Par ailleurs, les indicateurs américains connus lundi n'ont pas servi à «compenser les perspectives toujours sombres pour l'Europe et les craintes que le sommet européen échoue à formuler une stratégie pour mettre fin à la crise de la dette», commente Jordan Lambert, courtier de Spreadex, à Londres.

Signe des inquiétudes récurrentes, les taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie subissaient de nouvelles tensions, remontant respectivement à 6,557% et 5,983% vers 16 h GMT.

Dans ce contexte, l'euro accentuait son repli face au dollar, dans un marché prudent. Vers 16 h GMT, l'euro valait 1,2486 dollar contre 1,2569 dollar vendredi soir.