La Bourse de Toronto a terminé la séance de lundi en baisse, le soulagement causé par le sauvetage des banques espagnoles ayant cédé sa place à plusieurs questions au sujet de la capacité, pour ce pays, de rembourser ces nouveaux prêts de plusieurs milliards d'euros.

L'indice composé S&P/TSX a échappé 98,85 points pour clôturer à 11 401,78 points.

Plus tôt dans la journée, le TSX affichait une hausse de près de 100 points, après que l'Espagne eut admis samedi avoir besoin d'aide pour recapitaliser ses banques et que les ministres des Finances de la zone euro eurent répondu à cet appel avec des offres de prêts totalisant 100 milliards d'euros.

Les banques espagnoles sont aux prises avec plusieurs actifs toxiques depuis l'éclatement de la bulle immobilière du pays. L'Espagne n'a pas encore indiqué combien d'argent elle emprunterait.

Mais le TSX a rendu ses gains lorsque les courtiers ont commencé à se demander si Madrid avait la capacité de s'encombrer de nouvelles dettes et si elle serait forcée de demander éventuellement de l'aide supplémentaire.

«Je crois que c'est vraiment le noeud du problème et que c'est ce qui inquiète le plus les marchés», a observé Chris King, gestionnaire de portefeuille chez Morgan, Meighen and Associates.

«D'autres dépréciations seront inscrites et ultimement, c'est un processus pour radier des actifs. Les liquidités et les capitaux capitaux nécessaires au fonctionnement du système bancaire sont maintenus pendant que nous le purgeons de plus d'une décennie d'excès, et il faut toujours en payer le prix.»

La Bourse de croissance TSXV a reculé de 16,22 points à 1276,71 points.

Le dollar canadien a lui aussi perdu des plumes, cédant 0,4 cent US à 96,97 cents US.

Aux États-Unis, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a perdu 142,97 points à 12 411,23 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a effacé 48,69 points à 2809,73 points et que l'indice composé S&P 500 a glissé de 16,73 points à 1308,93 points.

L'incertitude quant au plan de sauvetage des banques était aussi évidente sur les marchés obligataires. Le taux des obligations de 10 ans de l'Espagne - une mesure directe de la confiance que portent les investisseurs à un pays vis-à-vis du remboursement de sa dette - a commencé la journée aux environs de six pour cent, mais a grimpé en cours de séance jusqu'à 6,47 pour cent, se rapprochant du seuil de sept pour cent, généralement considéré insoutenable.

Le prix du baril de pétrole brut a diminué de 1,40 $ US à 82,70 $ US à la Bourse des matières premières de New York. Le secteur de l'énergie du parquet torontois a glissé de 1,65 pour cent, tiré vers le bas notamment par l'action de Suncor Énergie (TSX:SU), qui a laissé 70 cents à 28,33 $.

Le secteur torontois des métaux de base a reculé d'environ 2,5 pour cent, le cours du cuivre ayant pourtant avancé de 6 cents US à 3,34 $ US la livre à New York. L'action d'Ivanhoe Mines (TSX:IVN) a reculé de 44 cents à 10,28 $.

Le groupe des actions aurifères a pour sa part cédé environ 1,2 pour cent. Le cours du lingot d'or a pris 5,40 $ US à 1596,80 $ US l'once à New York. L'action de Barrick Gold (TSX:ABX) a effacé 53 cents à 39,60 $.

Tous les secteurs de la Bourse de Toronto ont terminé la séance dans le rouge, à l'exception de celui des biens de consommation courante, qui a été porté notamment par une hausse de 37 cents de l'action de l'épicier Loblaw (TSX:L), qui a terminé à 32,69 $.

Les marchés d'actions ont été soumis ces six dernières semaines à une pression croissante, particulièrement en raison de la propagation de la crise des dettes en Europe au secteur bancaire de l'Espagne. Malgré tout, le TSX a gagné près de deux pour cent la semaine dernière, porté par les chasseurs d'aubaines. Ceux-ci ont profité des cours déprimés par de nombreuses séances noires qui ont porté l'indice de référence plus de 11 pour cent en deçà des sommets qu'il a touché à la fin février.