Des résultats fermes, mais peu excitants. Les analystes financiers ont accueilli froidement les profits, tout de même de plus d'un demi-milliard de dollars, générés tant par la Banque Royale (T.RY) que par la Banque Toronto-Dominion (T.TD), malgré une conjoncture difficile au deuxième trimestre de 2012.

Le bénéfice de la première banque canadienne au chapitre des actifs a baissé de 7%, à 1,56 milliard de dollars, au deuxième trimestre.

En excluant la perte nette de 202 millions découlant de l'acquisition de la participation résiduelle de 50% dans la coentreprise franco-belge RBC Dexia, le bénéfice s'élève à 1,77 milliard. Par action, cela correspond à 1,15$, alors que les analystes s'attendaient à 1,18$.

Les analystes s'en tiennent donc majoritairement à une recommandation de «conserver». C'est le cas pour 11 des 19 analystes qui suivent le titre. Leur cible de prix est de 60,59$ l'action. Le titre cotait à 51,38$ en clôture, en baisse marquée de 1,52$ par rapport à la veille, suivant en cela le repli généralisé des marchés.

L'analyste John Aiken, de Barclays, note que la performance de la Banque Royale (RBC) sur le marché au détail national est plus solide encore que celle démontrée par la Banque de Montréal.

«Cela dit, il est peu probable que les investisseurs, réticents à prévoir une forte croissance dans un contexte incertain, valorisent son succès sur le marché des capitaux», poursuit-il. L'analyste maintient son prix cible à 57$ l'action. Keefe, Bruyette&Woods cible 58$.

Le bénéfice net de la Royale tiré des services bancaires canadiens s'établit à 937 millions, 42 millions de plus qu'un an plus tôt. Le bénéfice net des marchés des capitaux s'élève à 449 millions, en hausse de 11%. Le président et chef de la direction, Gordon Nixon, a noté qu'une conjoncture incertaine continue d'affecter les marchés des capitaux mondiaux.

Banque Toronto-Dominion

Le Groupe Banque Toronto-Dominion, deuxième du secteur au Canada, a pour sa part surpassé les attentes des analystes avec un bénéfice hors postes exceptionnels record de 1,74 milliard, soit 1,82$ par action, au deuxième trimestre. Les analystes tablaient sur 1,78$.

L'analyste John Aiken, de la banque Barclays, voit le titre à 87$, en appliquant un multiple de 11,6 fois au bénéfice par action prévu pour l'exercice courant. Le titre cotait à 78,99$ en clôture, en baisse de 26 cents, dans un marché baissier.

La cible moyenne des 19 analystes suivant le titre est de 90,63$. Seize d'entre eux sont «acheteurs» et un seul est «vendeur». Ce dernier, Brad Smith, de Stonecap Securities, s'en tient à un multiple de neuf fois les bénéfices de 2013 pour établir son prix cible, de 70$ seulement. «Dans l'ensemble, les résultats de la Banque TD reflètent une solide performance dans tous les secteurs d'exploitation», commente-t-il par ailleurs.

La banque attribue principalement sa progression à ses activités de détail en Amérique du Nord. «Même si nous prévoyons que le deuxième semestre de 2012 restera difficile en raison du ralentissement de la croissance des prêts, de la faiblesse persistante des taux et des turbulences réglementaires, nous voulons toujours atteindre notre objectif de croissance de 7% à 10% du résultat par action rajusté pour l'exercice», a déclaré Ed Clark, président et chef de la direction.