La Bourse de Toronto a culbuté lundi pour se retrouver à son plus faible niveau depuis le début octobre après l'annonce d'un échec dans les discussions sur la formation d'un nouveau gouvernement en Grèce, ce qui n'a pas manqué d'alimenter les craintes de voir le pays sortir de la zone euro.

L'indice composé S&P/TSX a reculé de 206,14 points pour clôturer à 11 488,61 points, le recul s'étant propagé à tous les secteurs du parquet. La Bourse de croissance TSXV a diminué 42,5 points à 1303,83 points.

Les actions liées aux ressources naturelles ont affiché les déclins les plus prononcés et les cours de certaines matières premières ont eux-mêmes clôturé à des creux de plusieurs mois, inquiétés par les éventuelles répercussions de la dégradation de l'économie européenne. L'annonce de nouvelles mesures pour encourager l'emprunt et la croissance en Chine n'a pas semblé réconforter les marchés.

Le recul prononcé du parquet torontois lui fait afficher un recul de près de quatre pour cent par rapport au niveau où il se trouvait au début de l'année - et porte à 10 pour cent son recul par rapport aux sommets touchés à la fin février.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,2 cent US à 99,71 cents US.

Les grands indices américains ont aussi cédé du terrain lundi, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles ayant abandonné 125,25 points à 12 695,35 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a effacé 31,24 points à 2902,58 points et que l'indice élargi S&P 500 a perdu 15,04 points à 1338,35 points.

Il semble de plus en plus que les Grecs devront se représenter aux urnes le mois prochain, comme l'élection récente n'a pas permis de former un nouveau gouvernement.

Le parti qui s'est emparé de la deuxième place au terme de la dernière élection, le parti de gauche Syriza, a refusé de joindre une coalition, demandant que les termes du plan de sauvetage international accordé à la Grèce soient éliminés ou radicalement renégociés.

La situation rend les investisseurs nerveux puisque les Grecs ont fortement voté en faveur de partis qui veulent soit annulé ou renégocier l'aide financière internationale dont profite Athènes, sans laquelle le pays pourrait se retrouver en situation de défaillance et, ultimement, être forcé de quitter la zone euro.

Personne ne sait précisément quelles seraient les conséquences d'un tel départ pour l'Europe ou l'économie mondiale.

Les prix du pétrole et des métaux ont souffert des indicateurs semblant témoigner d'un ralentissement des conditions économiques, particulièrement en Chine. L'énorme appétit du géant asiatique pour les ressources naturelles a, par le passé, fait grimper leurs prix, mais la croissance du pays a ralenti avec la forte inflation.

Les marchés n'ont cependant pas jugé que la décision de la banque centrale chinoise, ce week-end, de réduire ses restrictions sur les réserves d'argent des banques - ce qui devrait normalement encourager l'activité d'emprunt - suffisait pour contrebalancer l'incertitude en Europe.

Le secteur de l'énergie a perdu trois pour cent, le cours du pétrole brut ayant abandonné 1,35 $ US à 94,78 $ US le baril à la Bourse des matières premières de New York, ce qui constitue son plus faible niveau depuis la mi-décembre. L'action de Suncor Énergie (TSX:SU) a baissé de 76 cents à 27,99 $, tandis que celle de la Pétrolière Impériale (TSX:IMO) a lâché 1,07 $ à 42,14 $.

Le secteur torontois des métaux de base a reculé de 4,4 pour cent. Le cours du cuivre s'est déprécié de 9 cents US à 3,55 $ US la livre à New York, son plus faible niveau depuis la mi-janvier. Le titre de Teck Resources (TSX:TCK.B) a perdu 1,29 $ à 31,70 $, tandis que celui de HudBay Minerals (TSX:HBM) a rendu 75 cents à 8,64 $.

Le secteur aurifère a cédé plus de trois pour cent. Le cours du lingot d'or a reculé de 23 $ US à 1561 $ US l'once, son plus bas niveau depuis la fin décembre. L'action de Goldcorp (TSX:G) a effacé 1,28 $ à 33,62 $ et celle d'Iamgold (TSX:IMG) a rendu 78 cents à 10,04 $.