Les Bourses s'enfonçaient dans le rouge lundi dans un climat de tension sur l'avenir de la Grèce, épicentre de la crise de la dette au sein de la zone euro alors que se prolonge le vide politique au sommet du pays.

Les marchés financiers étaient attentifs aux discussions entre dirigeants grecs qui peinent à former un gouvernement de coalition plus d'une semaine après la tenue des élections législatives.

En Europe, on s'acheminait vers une nouvelle séance difficile.

Vers 7h45 (heure de Montréal), les pertes tournaient autour de 2%.

Paris perdait 2,33%, Londres 1,74%, Francfort 1,92%. A Milan (-2,80%) et à Madrid (-2,77%), la baisse était plus prononcée, après que des banques espagnoles ont annoncé qu'elles allaient passer de nouvelles provisions en raison des crédits immobiliers à risque qu'elles détiennent dans leur portefeuille.

En Asie, hormis Tokyo (+0,23%), les principaux marchés boursiers ont fini en baisse: Hong Kong (-1,15%) et Shanghai (-0,60%).

En cause: le blocage politique en Grèce, qui fait craindre aux investisseurs un retard, voire une suspension des aides financières promises à Athènes pour lui permettre de faire face à des échéances de remboursement et assurer le paiement d'arriérés. Sans cette aide, le pays risque la faillite.

«Cet échec ne constitue certes pas une surprise, mais assurément une étape de plus vers la sortie de la Grèce de la zone euro», ont relevé les stratégistes du Crédit Mutuel-CIC.

Le président grec, Carolos Papoulias, devait tenter d'arracher lundi après-midi une coalition gouvernementale lors de l'ultime réunion entre les dirigeants politiques du pays.

Mais nombre d'observateurs estiment que le pays s'achemine vers de nouvelles élections en juin tant les positions entre les pro et les anti-austérité sont difficilement réconciliables.

Conséquence: les taux d'emprunt à 10 ans de la dette allemande (Bund), référence sur le marché de la dette européen, tombaient lundi matin à leur plus bas niveau historique. Les titres de dette allemands sont considérés comme particulièrement sûrs.

L'Espagne a certes emprunté lundi la somme qu'il souhaitait (2,903 milliards d'euros) mais à des taux en hausse, alors que l'Italie a pour sa part emprunté à des taux stables. Le pays a atteint son objectif maximum en empruntant 5,25 milliards d'euros à moyen et long terme à des taux d'intérêt quasi inchangés à trois ans.

Conscients de la fébrilité des marchés, les ministres des Finances des 17 membres de la zone euro, qui se réunissent en fin d'après-midi à Bruxelles, devraient envoyer un message de fermeté à Athènes.

Sur le marché des changes, l'euro reculait face au dollar, à 1,2868 dollar contre 1,2917 dollar vendredi soir.