La Bourse de Toronto a enregistré une solide progression, mardi, après le succès d'une offre d'obligations espagnoles ayant amenuisé les craintes concernant la crise de la dette en Europe.

Les gains ont été répandus, avec le secteur énergétique montrant l'augmentation la plus marquée. Le pétrole a fait un bond de 1,27$, à 104,20$ US le baril.

L'indice composé S&P/TSX a grimpé de 99,35 points, pour s'établir à 12 136,94 points, tandis que la Bourse de croissance TSX a reculé de 10,16 points, à 1422,3 points.

Le dollar canadien s'est envolé en avant-midi, après que la Banque du Canada eut laissé fortement entendre qu'elle s'apprêtait à augmenter les taux d'intérêt en raison de l'amélioration des perspectives économiques. Le huard a finalement clôturé en hausse de 0,96 cent, à 100,99 cents US.

La perspective de taux d'intérêt plus élevés a aussi aidé le secteur financier.

Les marchés ont été rassurés par la vente par l'Espagne de 3,2 milliards d'euros de titres sur la dette au coeur d'une forte demande, mais à des taux d'intérêt beaucoup plus élevés qu'il y a à peine trois semaines.

La veille, l'Espagne avait vu ses taux d'emprunt grimper fortement sur les marchés internationaux, une hausse qui renforçait les craintes que ce pays ne devienne le prochain de la zone euro à devoir solliciter un sauvetage financier.

La Bourse de New York a fini en nette hausse mardi, portée par des perspectives économiques plus optimistes en Europe et dans le monde et par de bons résultats d'entreprises aux États-Unis: le Dow Jones a gagné 1,50% et le Nasdaq 1,82%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 194,13 points à 13 115,54 points et le Nasdaq, à dominante technologique, a pris 54,42 points à 3042,82 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 a gagné 1,55% (+21,21 points) à 1390,78 points.

En territoire positif dès l'ouverture, les trois grands indices ont accéléré leur avance avant de terminer en nette hausse, au-delà de 1,50%. Le Dow Jones est ainsi repassé au-dessus du seuil psychologique de 13.000 points qu'il n'avait plus atteint en clôture depuis le 5 avril.

«Malgré des indicateurs économiques en demi-teinte aux États-Unis, le marché a été soutenu par des résultats d'entreprises meilleurs que prévu et par le rebond des marchés boursiers en Europe à la suite (notamment) d'une émission obligataire encourageante en Espagne», ont commenté les experts de Charles Schwab.

Bien que forcée de payer le prix fort pour se refinancer, l'Espagne est parvenue à emprunter 3,178 milliards d'euros en bons à 12 et 18 mois, dépassant sa cible, comprise entre 2 à 3 milliards.

En outre, la place new-yorkaise a largement «bénéficié de l'annonce du FMI qui a revu à la hausse ses perspectives de croissance globales, de 3,3% à 3,5% et pour les États-Unis de 1,8% à 2,1%» en 2012, a ajouté Gregori Volokhine, stratège de Meeschaert New York.

Dans ses prévisions économiques de printemps rendues publiques mardi, le Fonds monétaire international a également estimé que la croissance de la zone euro devrait se replier de 0,3% et non de 0,5% comme envisagé précédemment.

Le très net rebond du géant technologique Apple (+5,10% à 609,70 dollars), après sa forte baisse de la veille, a également porté le marché, ont noté les analystes.

Cependant, le marché a accueilli avec davantage de prudence une nouvelle salve de statistiques en demi-teinte aux États-Unis, notamment dans l'immobilier.

Le pays a enregistré une baisse des départs de chantier en mars, de 5,8% par rapport à février, mais une hausse des délivrances de permis de construire de 4,5%, à 747 000 en rythme annuel. Il s'agit d'un plus haut depuis 2008.

«Bien que le marché boursier semble apprécier ces chiffres, au moins à court terme, ils n'indiquent pas réellement de changement de tendance à plus long terme pour le marché» de l'immobilier, a commenté Lindsey Piegza, de FTN Financial.

La production industrielle des États-Unis est quant à elle restée stable en mars pour le deuxième mois consécutif, selon des chiffres publiés mardi par la banque centrale américaine (Fed).

Le marché obligataire a terminé en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,009% contre 1,974% lundi soir et celui à 30 ans à 3,155% contre 3,114%.

- avec AFP