Gestionnaire de style «valeur», Philippe LeBlanc est président de la firme Cote 100 de Saint-Bruno, en Montérégie. Il investit dans des entreprises en excellente santé financière qui ont peu de dettes, dégagent beaucoup de liquidités, versent un bon dividende et se vendent à un prix raisonnable.

Selon les tenants de l'approche «buy and hold», inévitablement, le marché reconnaîtra la valeur de ses sociétés un jour.

Depuis sa sélection initiale en janvier 2011, il a conservé les mêmes cinq titres. La stratégie a rapporté. Sa sélection a donné un rendement total de 17,2% depuis le 21 janvier 2011 et de 23,7% depuis le 22 septembre 2011, date de la première récapitulation. C'est beaucoup plus que le TSX, dont le rendement a été freiné par la contre-performance des titres des ressources.

Rappelons que les gestionnaires de portefeuille qui participent à la rubrique sélection doivent faire le point sur l'évolution de leur sélection aux six mois environ.

Astral Media [[|ticker sym='T.ACM.A'|]]

Fermeture hier: 48,47$

Prix au 22 septembre 2011: 32,50$

Variation entre le 22 septembre 2011 et le 10 avril 2012: +51%

Dividende annuel: 1$

Bell a racheté Astral à 50$ le 16 mars dernier, au grand plaisir de notre invité de la semaine. L'action se vend ces jours-ci autour de 48,50$. Il les conserve dans l'espoir de toucher 1,50$ par action de profit de plus, sans grand risque. À conserver d'ici le dépôt des actions au bénéfice de l'acquéreur.

Enghouse System [[|ticker sym='T.ESL'|]]

Fermeture hier: 13,50$

Prix au 22 septembre 2011: 9$

Variation entre le 22 septembre 2011 et le 10 avril 2012: +50%

Dividende annuel: 0,26$

Cette petite capitalisation de logiciels de cartographie et de systèmes de reconnaissance de la voix pour les réseaux téléphoniques a signé toute une performance ces derniers mois. Le titre a livré un rendement de 65% depuis janvier 2011. Le dividende a été relevé deux fois, de 0,15$ à 0,26$, en 13 mois. Enghouse, c'est une histoire d'acquisitions bien pensées et bien intégrées. «C'est la spécialité de Steve Sadler, le président. Il a fait la même chose à l'époque avec GEAC Computer», souligne Philippe Le Blanc.

Les profits devraient atteindre les 0,80$ par action pour l'exercice 2012. M. Le Blanc continue d'être acheteur de ESL, car les profits sont en quelque sorte camouflés par la forte dépense en amortissement d'actifs intangibles.

MacDonald Dettwiler & Associates [[|ticker sym='T.MDA'|]]

Fermeture hier: 43,59$

Prix au 22 septembre 2011: 46,52$

Variation entre le 22 septembre 2011 et le 10 avril 2012: -7%

Dividende annuel: 1,30$

MDA a racheté comme prévu 25% de ses actions en circulation à un prix de 53$. M. Le Blanc a profité de l'enchère inversée pour vendre des actions à 53$ et en racheter des moins chers, au prix courant. Malgré une stabilité appréhendée dans les profits en 2012, le profit par action grimpera de près de 0,70$ par action à la suite du rachat massif d'actions. «Il y a une incertitude concernant Radarsat. Dans son nouveau budget, le gouvernement fédéral ne semble pas avoir mis de l'argent de côté pour continuer le contrat», prévient M. LeBlanc. Il est acheteur de MDA et vise un prix cible de 56$ au cours des 12 prochains mois.

Reitmans [[|ticker sym='T.RET.A'|]]

Fermeture hier: 15$

Prix au 22 septembre 2011: 15$

Variation entre le 22 septembre 2011 et le 10 avril 2012: 0%

Dividende annuel: 0,80$

M. Le Blanc croit que l'histoire vécue avec Astral se répétera avec Reitmans. La société sera rachetée un jour. «C'est une plate-forme intéressante pour n'importe quel acteur américain ou européen qui voudrait entrer rapidement dans le marché canadien avec des emplacements à travers le Canada et un centre de distribution à la fine pointe capable de desservir tout le pays du jour au lendemain», dit-il. En attendant, il empoche un dividende de 5,3%. À conserver.

Rogers Communications [[|ticker sym='T.RCI.B'|]]

Fermeture hier: 38,82$

Prix au 22 septembre 2011: 35,97$

Variation entre le 22 septembre 2011 et le 10 avril 2012: +7%

Dividende annuel: 1,58$

Rogers a livré un rendement de 11% depuis septembre. La levée des restrictions concernant la propriété étrangère dans les télécoms ne lui fait pas craindre pour Rogers outre mesure. «Ça amène de l'incertitude, mais l'impact est déjà escompté par le marché», dit le gestionnaire de 41 ans. Il augmente ses positions dans Rogers quand le titre baisse sous les 38,50$. Son prix cible a été rajusté à la hausse, à 45$ en février dernier.

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NOTRE SPÉCIALISTE

PHILIPPE LE BLANC, 41 ANS

Président et gestionnaire de portefeuille chez Cote 100

Style de gestion : valeur

Actif sous gestion : 200 millions

Clientèle : particuliers