On s'en doutait un peu, mais voilà qu'une étude sérieuse le confirme: les médias accentuent la volatilité sur les marchés financiers.

Scott Hendry, directeur de recherche à la Banque du Canada, a analysé la réaction des marchés aux communiqués de l'institution portant sur l'établissement du taux directeur et sur la politique monétaire, publiés entre décembre 2000 et septembre 2008. Il l'a comparée à celle que génèrent les articles de l'agence de presse Reuters sur les mêmes sujets.

Premier constat: les communiqués de la Banque du Canada abordant les cours du pétrole, le dollar canadien, les prévisions pour l'inflation et la vigueur de l'économie ont tous augmenté «de façon significative» la volatilité sur le marché des BAX, des contrats à terme sur taux d'intérêt négociés à la Bourse de Montréal.

Par contre, les commentaires de la banque centrale sur les risques et sur l'impact économique de crises comme celle de la vache folle ou du SRAS avaient plutôt tendance à réduire la volatilité.

Pour leur part, les articles de Reuters avaient généralement pour effet d'accroître la volatilité, et ce, sur un large éventail de sujets: les cours du pétrole, les taux de change, le rendement des obligations, les attentats terroristes, les déséquilibres mondiaux, le resserrement du crédit et les crises comme celle de la vache folle.

M. Hendry a de plus découvert que la couverture médiatique, lorsqu'elle s'écartait de façon notable du contenu des communiqués de la Banque du Canada, avait un effet plus important sur la volatilité et le rendement du marché des BAX.

La conclusion de l'auteur en fera sourire certains dans les salles de rédaction: «de façon générale, les communications de la Banque du Canada étaient beaucoup plus susceptibles de réduire la volatilité des marchés alors que la couverture médiatique avait tendance à l'accroître».