Les marchés boursiers ont retraité vendredi après que la France eut perdu sa note de crédit AAA et que les opérateurs soient inquiétés d'un possible déraillement des discussions visant à éviter une défaillance de la Grèce.

L'indice de référence de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX, a ainsi chuté de 0,35% ou 43,27 points pour clôturer à 12 231,06 points, tandis que la Bourse de croissance TSXV a rendu 0,29% ou 4,47 points à 1536,03.

Le dollar canadien s'est quant à lui déprécié de 0,42 cent US à 97,78 cents US, pendant que le billet vert américain se raffermissait grâce aux investisseurs qui se sont réfugiés dans les bons du Trésor américain.

Aux États-Unis, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a perdu 0,39% ou 48,96 points à 12 422,06 points. L'indice composé du Nasdaq a abandonné 0,59% ou 14,03 points à 2710,67 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a effacé 0,49% ou 6,41 points à 1289,09 points.

L'agence de notation Standard & Poor's a abaissé vendredi la note de la France d'un cran, pour la faire passer à AA.

La perte de la note AAA est un dur coup pour la France et pour la zone euro dans sa lutte contre la crise des dettes souveraines. La France est le deuxième plus important contributeur au fonds de sauvetage de la zone euro, et une baisse de note de crédit se traduit souvent par une hausse des coûts d'emprunt.

S&P avait indiqué en décembre qu'elle révisait la note de 15 pays de la zone euro et que des baisses étaient à prévoir.

La séance avait pourtant commencé du bon pied. Après la réussite de jeudi des enchères obligataires de l'Espagne et de l'Italie, cette dernière a vu ses coûts d'emprunt repartir à la baisse vendredi pour une deuxième journée consécutive, au terme d'une opération qui lui a permis de lever trois milliards d'euros.

«Les nouvelles en provenance d'Europe sont vraiment mitigées - la décote de la France est définitivement négative», a observé Jeff Bradacs, gestionnaire de portefeuille chez Gestion d'actifs Manuvie.

«Mais l'emprunt en Italie s'est effectué à de plus faibles taux que prévu et c'est partiellement attribuable à l'obtention de faibles coûts d'emprunt pour les banques européennes par l'entreprise de la Banque centrale européenne et l'achat d'obligations italiennes.»

Entre-temps, les négociations entre le gouvernement grec et ses créanciers privés au sujet d'un swap d'obligations ont semblé se diriger vers un échec.

Les représentants des détenteurs d'obligations ont indiqué vendredi qu'ils prenaient «une pause pour réfléchir». L'accord souhaité vise à réduire la dette de la Grèce d'environ 100 milliards d'euros en remplaçant les titres des créanciers privés par de nouvelles obligations de plus faible valeur, et s'inscrit dans le cadre du plan de sauvetage international de 130 milliards d'euros accordé à la Grèce.

Si elle ne parvient pas à conclure un accord, la Grèce pourrait devoir subir une faillite catastrophique qui enverrait une onde de choc à travers toute l'économie mondiale.

La publication de données économiques aux États-Unis a aussi déprimé les marchés. Le département du Commerce a indiqué que le déficit commercial des États-Unis avec le reste du monde s'était accentué de 10,4 pour cent pour atteindre 47,8 milliards $ US en novembre, son plus haut niveau depuis juin. Les exportations ont chuté pour un deuxième mois consécutif, tandis que les importations ont atteint un sommet historique, stimulées par la forte demande pour le pétrole et les automobiles étrangères.

Au Canada, la balance commerciale s'est améliorée de façon importante en novembre, selon Statistique Canada. Le déficit de 487 millions $ affiché en octobre s'est ainsi transformé en excédent commercial de 1,1 milliard $ en novembre. Les exportations ont avancé de 3,2%, tandis que les importations ont cédé 0,8%, a précisé l'agence gouvernementale.

Sur le TSX, le secteur de la technologie a perdu 1,4% vendredi, l'action de Celestica [[|ticker sym='T.CLS'|]] ayant lâché 17 cents à 7,67$, tandis que celle de Research In Motion [[|ticker sym='T.RIM'|]] a abandonné 24 cents à 16,56$.

Le cours du pétrole a retraité de 40 cents US à 98,70$ US le baril à la Bourse des matières premières de New York. Le secteur torontois de l'énergie a perdu 0,65%, tiré vers le bas par le titre de Canadian Natural Resources [[|ticker sym='T.CNQ'|]], qui a perdu 46 cents à 37,91$, et celui de la Pétrolière Impériale [[|ticker sym='T.IMO'|]], qui a rendu 68 cents à 45,25$.

Le secteur des métaux de base a laissé 0,73% pour cent, même si le cours du cuivre s'est apprécié d'un cent US à 3,64$ US la livre. L'action de Teck Resources [[|ticker sym='T.TCK.B'|]] a cédé 63 cents à 39,35$, tandis que celle d'Ivanhoe Mines [[|ticker sym='T.IVN'|]] a avancé de 99 cents à 20,27$.

Le secteur aurifère a quant à lui abandonné près de 1%, le cours du lingot d'or ayant échappé 16,90$ US à 1630,80$ US l'once à New York. À Toronto, l'action de Barrick Gold [[|ticker sym='T.ABX'|]] a effacé 22 cents à 49,44$, tandis que celle de Goldcorp [[|ticker sym='T.G'|]] a perdu 33 cents à 46,45$.