La Bourse de Toronto a terminé la séance de jeudi essentiellement au même niveau que la veille, les courtiers ayant jonglé avec de nouvelles inquiétudes au sujet des banques européennes et la publication de nouvelles données encourageantes pour la croissance de l'emploi aux États-Unis.

L'indice de référence S&P/TSX a avancé de 10,93 points pour clôturer à 12 237,4 points, tandis que le dollar canadien s'est déprécié de 0,65 cent US à 98,13 cents US.

À New York

La Bourse de New York a fini sans direction jeudi, résistant aux inquiétudes concernant la crise européenne grâce à des indicateurs encourageants sur le front de l'emploi aux Etats-Unis: le Dow Jones a cédé 0,02% mais le Nasdaq a gagné 0,81%.

Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average s'est effrité de 2,72 points, à 12.415,70 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, prenait 21,50 points à 2.669,86 points.

L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est adjugé 0,29% (3,76 points) à 1.281,06 points.

En nette baisse en matinée, l'indice phare de Wall Street a remonté la pente au fil de la séance, oscillant autour du point d'équilibre jusqu'aux derniers échanges.

«On a eu des inquiétudes concernant l'Europe, un euro faible, mais aux États-Unis, le marché est resté ferme, emmené par les valeurs financières», a observé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management, pour qui «l'argent s'est déplacé des valeurs financières européennes au profit du secteur financier américain».

Selon l'analyste, cette «tonalité positive» a été alimentée par des indicateurs meilleurs que prévu, qui ont renforcé l'idée que l'économie américaine continue de croître malgré la crise européenne.

Selon le cabinet ADP, le secteur privé des États-Unis a créé 325 000 postes de plus qu'il n'en a détruit en décembre, un solde largement supérieur aux attentes des économistes et en hausse de 59% par rapport à novembre.

Autre bonne surprise, les inscriptions au chômage ont baissé plus que prévu la semaine dernière. La moyenne de cet indicateur sur quatre semaines se situe au plus bas depuis juin 2008.

Ces statistiques «renforcent l'optimisme concernant les chiffres de l'emploi» officiels que doit publier le gouvernement américain vendredi, ont estimé les analystes de Charles Schwab.

Mais «le marché reste sous pression: les Bourses européennes sont plombées par les inquiétudes autour de la crise de la dette et des indicateurs économiques décevants» dans cette région, ont-ils poursuivi.

Les investisseurs ont été déçus de la demande qu'a rencontrée une émission obligataire menée par la France, et restent inquiets de la solidité du sytème financier de la zone euro.

Le premier libraire américain, Barnes & Noble, a dégringolé de 17,05% à 11,24 dollars. Il envisage de donner son indépendance à son activité d'édition numérique et de liseuses Nook.

Le fabricant d'appareils photo Eastman Kodak (-10,64% à 42 cents) a poursuivi son effondrement. Le Wall Street Journal avait affirmé mercredi qu'il préparait un dépôt de bilan au cas où il n'arriverait pas à vendre certains de ses brevets numériques.

Les échanges ont été animés par les chiffres de ventes mensuels des distributeurs pour le mois crucial des fêtes, avec quelques déceptions notables, comme Target (-2,98% à 48,51 dollars), les grands magasins JCPenney (-2,69% à 33,97 dollars) ou encore la marque de prêt-à-porter Gap (3,23% à 18,27 dollars).

Boeing (-1,08% à 73,53 dollars) a pesé sur le Dow Jones. Le constructeur aéronautique a livré moins d'avions qu'il ne l'avait prévu en 2011 et reste nettement derrière son rival européen Airbus en termes de commandes.

Le secteur de la défense s'est aussi orienté à la baisse alors que le président Barack Obama a présenté la nouvelle stratégie américaine de Défense, avec d'importantes coupes budgétaires. Lockheed Martin a perdu 1,04%, General Dynamics 0,72%, Raytheon 1,11% et Northrop Grumman 0,82%.

Le groupe d'agrochimie Monsanto, qui a publié des résultats trimestriels meilleurs que prévu et relevé ses prévisions, a bondi de 5,52% à 76,68 dollars.

Sur le marché obligataire, stable, le rendement du bon du Trésor à 10 ans s'est établi à 1,993% contre 1,995% mercredi soir, et celui à 30 ans à 3,057% contre 3,043% la veille.

- Avec La Presse Canadienne