Le succès de la première opération de prêt sur trois ans de la BCE pour les banques en zone euro n'avait qu'un impact limité à la mi-journée sur des Bourses européennes toujours fragiles et n'empêchait pas les taux d'emprunt de se tendre sur le marché obligataire.

Juste après l'annonce par la Banque centrale européenne d'un montant de 489,191 milliards d'euros alloués à 523 banques de la zone euro, certaines places comme Paris (plus de 2%) ou Francfort (+1,89%) ont enregistré une brutale ascension, mais le soufflé est vite retombé à des progressions plus mesurées, proches de celles de l'ouverture. Paris a même fait un bref passage dans le rouge.

Vers 06h45 Paris gagnait 0,12%, Francfort 1,00%, Londres 0,66%, Madrid 0,76% et Milan 0,88%.

Malgré le montant record atteint par la BCE et le succès la veille d'une émission obligataire espagnol, les taux des obligations de la plupart des pays de la zone euro se tendaient mercredi à la mi-journée, à l'exception de ceux de la France, signe d'une inquiétude persistante.

«Les prêts consentis ce mercredi représentent presque une fois et demi le montant que prévoit d'émettre l'Espagne et l'Italie en 2012», mais «nous doutons que l'argent débloqué servira massivement à acheter des dettes des pays européens jugés les plus fragiles», ont estimé les analystes d'ING.

Le scénario de «banques sauvant les (Etats) souverains semble improbable», a commenté Christian Schulz, économiste de la banque Berenberg.

«La difficulté pour la BCE est qu'elle ne pourra pas constater l'efficacité de ses mesures avant plusieurs mois, ce qui pourrait accroître les délais de réponse et donc les conséquences négatives sur l'économie réelle», avaient souligné avant l'opération les analystes du Crédit Mutuel-CIC.

Certains investisseurs espèrent pourtant que, grâce à ces prêts à long terme, d'un montant illimité et bon marché avec un taux d'intérêt de 1%, l'institution de Francfort, qui se refuse à être le prêteur en dernier ressort des pays de la zone euro, comme on le lui réclame depuis des mois, va pouvoir les aider de manière détournée en permettant aux banques d'acheter davantage leurs titres de dettes publiques.

Sur le front des indicateurs macroéconomiques, l'économie italienne, la 3e de la zone euro, s'est contractée au troisième trimestre, le Produit intérieur brut (PIB) ayant accusé un repli de 0,2% de juillet à septembre par rapport au trimestre précédent.

Dans ce contexte, la tendance haussière de la séance restait fragile.

«Les volumes sont faibles, de nombreux gérants ayant bouclé leur position à l'approche des fêtes de fin d'année et la moindre annonce négative pourrait renverser la tendance», a ainsi souligné Manoj Ladwa chez ETX Capital.