Les Bourses européennes ont ouvert en légère hausse mardi matin, reprenant quelques couleurs après une séance de fort recul lundi, mais les doutes quant à la capacité de la zone euro à sortir enfin de la spirale de la crise de la dette restaient présents.

Vers 6h20 (heure de Montréal), Paris progressait de 0,35%, Francfort de 0,85%, Londres de 0,65%, Madrid de 0,58% et Milan de 1,34%.

La Bourse de Tokyo a terminé la séance de mardi en nette baisse de 1,17%, affectée par les mises en garde lundi des agences de notation financière aux pays européens endettés.

«La dette européenne continue de dominer l'agenda des marchés boursiers mondiaux, alors que les investisseurs se montrent extrêmement méfiants sur les prochains développements», a indiqué Terry Pratt, analyste chez IG Markets.

Les marchés européens doutaient toujours mardi des solutions politiques mises en place lors du sommet européen de Bruxelles la semaine dernière, qui a notamment insisté sur une plus grande discipline budgétaire.

Dès lundi, les agences de notation ont commencé à mettre la pression sur l'Europe, alors que plane la menace d'une dégradation de la note de pays comme l'Allemagne et la France par Standard & Poor's. Après Moody's qui a jugé le sommet insuffisant, Fitch a regretté l'absence de «solution exhaustive» à la crise de la dette, mais a relevé des améliorations graduelles coûteuses qui maintiennent la pression des marchés sur la zone euro.

La perspective de dégradations de certains pays «commence à être le thème dominant de cette fin d'année», pour M. Pratt.

Pour les économistes du courtier Aurel BGC, «la semaine "cruciale" du début du mois de décembre, n'a pas ramené le calme et la sérénité», comme en témoignait la tension des taux obligataires en Espagne et Italie.

Madrid doit d'ailleurs emprunter sur les marchés mardi alors que Moody's envisage d'abaisser la note d'une dizaine de banques espagnoles, touchées par la crise de l'immobilier dans le pays.

Selon Aurel BGC, le principal regret des marchés est que la Banque centrale européenne (BCE) refuse d'intervenir davantage alors que certains estiment que seul un rachat massif d'obligations pourrait soulager à court terme la zone euro.

Outre la crise de la dette, les investisseurs surveilleront mardi quelques statistiques, dont l'indice ZEW de confiance des milieux financiers en Allemagne ou les ventes de détails pour novembre et les stocks et ventes des entreprises pour octobre aux États-Unis (10h00).

Très attendu également, vers 14h15, soit après la clôture des Bourses européennes, le communiqué de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui tient sa réunion du Comité de politique monétaire.

La Fed devrait maintenir mardi le cap de sa politique monétaire ultra-accommodante mais pourrait préparer les esprits à l'idée d'un nouvel assouplissement.

L'euro remontait pour sa part aussi très légèrement face au dollar mardi, mais restait sous pression après les annonces des agences de notation.