La Bourse de Toronto a bondi mercredi de près de 500 points après que la Banque du Canada se soit jointe à d'autres banques centrales pour offrir un appui additionnel à un système financier mondial sévèrement mis à l'épreuve par la crise des dettes en Europe.

L'indice composé S&P/TSX a avancé de 4,02% ou 471,67 points pour clôturer à 12 204,17 points, tandis que la Bourse de croissance TSXV s'est emparée de 2,89% ou 43,43 points à 1548,45 points.

Le secteur des ressources naturelles du parquet torontois a particulièrement profité des mesures entreprises par la Chine, la deuxième plus grande économie au monde, pour encourager sa croissance.

La Banque du Canada s'est jointe à la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon, la Banque centrale européenne, la Réserve fédérale des États-Unis et la Banque nationale suisse pour «accroître leur capacité à fournir des liquidités au système financier mondial».

Les banques centrales ont annoncé mercredi des mesures pour rendre l'accès aux liquidités en dollars américains moins dispendieux pour les banques européennes, lorsqu'elles en auront besoin.

Les craintes d'une nouvelle tourmente financière en Europe ont déjà accru la dépendance de certaines banques aux prêts de la banque centrale pour le financement de leurs activités quotidiennes. D'autres sont réticentes à leur prêter de l'argent, craignant de ne pas être remboursées.

Les banques centrales font ainsi en sorte que l'accès aux liquidités en dollars américains soit moins dispendieux pour les banques, lorsqu'elles en auront besoin, à partir de lundi prochain. Les institutions ont aussi pris des mesures pour s'assurer que les banques puissent obtenir des liquidités dans la devise de leur choix si les conditions du marché le justifient.

Le dollar canadien s'est apprécié de 0,95 cent US à 98,01 cents US.

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a pris 4,24% ou 489,07 points à 12 044,7 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a gagné 4,17% ou 104,83 points et que l'indice élargi S&P 500 a grimpé de 4,33% ou 51,75 points à 1246,94 points.

Les craintes vis-à-vis du tumulte financier en Europe fait déjà en sorte que certaines banques européennes dépendent des prêts d'une banque centrale pour financer leurs activités quotidiennes. D'autres banques ont peur de leur prêter de l'argent, de crainte de ne jamais être remboursé.

L'action coordonnée des banques centrales atténue grandement ces craintes en réduisant les taux d'emprunt à court terme aux banques, ce qui leur donne un accès plus simple aux liquidités.

«Pour le mois de novembre, la principale inquiétude a été l'Europe et son incapacité, ou le manque de volonté politique, à s'attaquer au problème», a observé Chris Kuflik, conseiller en patrimoine chez ScotiaMcLeod à Montréal.

«Et je suis sûr que les patrons des banques centrales autour du monde sont très frustrés d'être assis et de regarder cela se dérouler, et ils ont finalement dit «OK, c'en est assez', vous n'allez pas faire plonger l'économie mondiale parce que vous avez une bande de ministres des Finances qui ne peuvent pas s'entendre sur une solution.»

L'action proposée mercredi par les banques centrales n'est pas une solution en soi, a poursuivi M. Kuflik, mais cela donne un peu plus de temps aux leaders européens pour se présenter avec un plan crédible.

Assouplissement en Chine

Les investisseurs ont aussi été rassurés par les décisions de la Chine visant à assouplir les conditions du crédit et à encourager la croissance.

La banque centrale chinoise a annoncé que le niveau de liquidités que les prêteurs commerciaux chinois devront garder en réserve sera diminué de 0,5 point de pourcentage de leurs dépôts, à partir du 5 décembre. Il s'agit du premier assouplissement de la politique monétaire chinoise en trois ans.

Les conditions de crédit avaient été resserrées par Pékin pour tenter de limiter l'inflation, qui atteignait des sommets inquiétants, particulièrement dans le secteur des aliments.

Mais les analystes s'attendaient déjà à ce que la Chine assouplisse ses politiques puisque l'inflation avait reculé à 5,5% en octobre.

La Chine est une des rares économies à connaître une performance remarquable depuis la crise économique de 2008. Sa forte croissance a alimenté la demande pour les matières premières comme le pétrole et les métaux, ce qui a été particulièrement profitable pour la Bourse de Toronto, compte tenu de sa forte pondération dans ce secteur.

Le cours du pétrole brut a progressé mercredi de 57 cents US à 100,36$ US le baril à la Bourse des matières premières de New York. Le groupe de l'énergie du parquet torontois a pris 4,7%, l'action de Suncor Énergie [[|ticker sym='T.SU'|]] ayant gagné 1,37$ à 30,72$, tandis que celle de Canadian Natural Resources [[|ticker sym='T.CNQ'|]] a avancé de 1,96$ à 38,31$.

Le secteur des métaux de base s'est accru de 8,3%, le cours du cuivre ayant notamment bondi de 19 cents US à 3,58$ US la livre à New York. La Chine est le plus grand consommateur de cuivre au monde. Le titre de Teck Resources [[|ticker sym='T.TCK.B'|]] a avancé de 3,08$ à 37,35$, tandis que celui de HudBay Minerals [[|ticker sym='T.HBM'|]] s'est adjugé 69 cents à 10,35$.

Le secteur aurifère a avancé alors que le cours du lingot d'or s'est apprécié de 31,40$ US à 1750,30$ US l'once. L'action de Barrick Gold [[|ticker sym='T.ABX'|]] s'est emparé de 2,58$ à 54,05$, tandis que celle de Goldcorp [[|ticker sym='T.G'|]] a pris 3,71$ à 54,95$.

Les titres du secteur de la finance ont aussi connu une bonne séance après l'annonce de la Banque du Canada. Le titre de la Banque de Montréal [[|ticker sym='T.BMO'|]] s'est amélioré de 2,25$ à 59,66$, tandis que celui de la Banque Royale [[|ticker sym='T.RY'|]] a grimpé de 2,25$ à 47,26$.