La Bourse de Toronto a culbuté jeudi de plus de 2%, la hausse des rendements obligataires en Espagne ayant déclenché une nouvelle vague de doutes vis-à-vis de la crise des dettes en Europe, que certains craignent de voir empirer.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a perdu 2,13% ou 258,93 points pour clôturer la séance à 11 915,43 points, tandis que la Bourse de croissance TSXV a échappé 2,08% ou 34,01 points à 1599,21 points.

Le dollar canadien s'est déprécié de 0,51 cent US à 97,25 cents US, les investisseurs s'étant tournés vers les bons du Trésor américain, généralement perçus comme des valeurs refuges pour le marché des devises.

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a perdu 1,13% ou 134,86 points à 11 770,73 points, tandis que l'indice composé du Nasdaq a cédé 1,96% ou 51,62 points à 2587,99 points et que l'indice élargi S&P 500 a rendu 1,68% ou 20,78 points à 1216,13 points.

Les inquiétudes ont porté jeudi sur l'Espagne, le pays ayant dû promettre des rendements d'un peu plus de sept pour cent pour lever 3,56 milliards d'euros en obligations de 10 ans. Ce niveau de taux d'intérêt, le plus élevé depuis 1997 pour l'Espagne, est généralement considéré comme insoutenable à long terme.

La Grèce, l'Irlande et le Portugal ont tous dû demander des plans de sauvetage financiers de l'Union européenne après que leurs rendements obligataires eurent franchi le cap des sept pour cent.

Mais l'Espagne, comme l'Italie, est une affaire beaucoup plus délicate puisque son économie est plus grande, tout comme sa dette.

Les rendements des obligations italiennes ont aussi atteint le niveau de sept pour cent au cours de la séance.

«On pourrait dire que les marchés enregistrent un vote de non-confiance», a observé Robert Gorman, stratège chez TD Waterhouse.

«Ils sont dans un état d'esprit qui exige des faits, et les Italiens et les autres vont devoir se présenter avec quelque chose d'assez clair - et 'clair» est le mot-clé ici -, des déclarations sur ce qu'ils vont faire exactement, avec des cibles vérifiables et des dates limites, et pas juste des paroles en l'air.»

L'agence de notation Fitch a aussi assombri le ciel en affirmant que l'Italie était vraisemblablement déjà en récession.

Fitch a abaissé la note de l'Italie à A-plus, alors qu'elle était de AA-moins avec perspectives négatives le mois dernier. L'agence a en outre averti qu'elle pourrait devoir réduire davantage son évaluation si le pays était incapable d'emprunter à des taux raisonnables sur les marchés.

Les déboires de l'Europe ont porté ombrage à la publication de quelques nouvelles économiques plus encourageantes.

L'indice de fabrication régional de la Réserve fédérale de Philadelphie - surveillé de près par les économistes - a reculé à 3,6 points en novembre, contre 8,7 en octobre. Mais certaines variables de l'indice sur l'activité future ont atteint leur niveau le plus élevé en huit mois.

Par ailleurs, le nombre d'Américains ayant demandé des prestations d'assurance-emploi a reculé la semaine dernière à son plus faible niveau en sept mois. Le nombre de demandes s'est chiffré à 388 000, mais reste au-dessus du niveau-clé de 375 000 demandes, qui signale une croissance soutenue du marché de l'emploi, selon les économistes.

Les permis de bâtir ont aussi grimpé de 10,9%, ce qui s'est avéré plus élevé que ce qu'attendaient les économistes.

La volatilité des cours des matières premières s'est poursuivie jeudi, un ralentissement de l'économie mondiale devant normalement entraîner une baisse de la demande pour le pétrole et les métaux. La faiblesse des prix des ressources naturelles exerce en retour une pression à la baisse sur les actions des entreprises de ces secteurs, nombreuses sur le TSX.

Le cours du pétrole brut a reculé de 3,77$ US à 98,82$ US le baril à la Bourse des matières premières de New York. Le secteur de l'énergie à Toronto a retraité de 2,44%, l'action de Cenovus Energy [[|ticker sym='T.CVE'|]] ayant délaissé 1,12$ à 32,82$, tandis que celle de Suncor Énergie [[|ticker sym='T.SU'|]] a perdu 93 cents à 31,82$.

Le secteur torontois de la finance a aussi reculé de près de 2%, tiré vers le bas par les craintes au sujet des possibles répercussions de la crise des dettes sur les banque européennes. Le titre de la Banque Scotia [[|ticker sym='T.BNS'|]] a perdu 1,42$ à 49,32$, tandis que celui de la Royale [[|ticker sym='T.RY'|]] a abandonné 1,15$ à 43,95$.

Le cours du lingot d'or a aussi perdu des plumes, plongeant de 54,10$ US à 1720,20$ US l'once à New York. L'action de la minière canadienne Barrick Gold [[|ticker sym='T.ABX'|]] a glissé de 1,99$ à 50,99$, tandis que celle de Goldcorp [[|ticker sym='T.G'|]] a rendu 1,14$ à 52,38$.

Le secteur des métaux de base s'est déprécié de 4%, le cours du cuivre ayant notamment perdu 10 cents US à 3,38$ US la livre à la Bourse des matières premières de New York. L'action de Teck Resources [[|ticker sym='T.TCK.B'|]] a échappé 1,62$ à 35,83$ et celle de First Quantum Minerals [[|ticker sym='T.FM'|]] a reculé de 69 cents à 17,90$.